Revue de presse de janvier 2012

(31/01/2012) Ce mois-ci dans la revue de presse EditAfrica : ADEA, AFGRAL, Africa’s 100 best books of the 20th Century, African Books Collective, Afrique-Lecture, AIFBD, Algérie, bande dessinée, bande dessinée, Bibliothèque Nationale de France, Binyavanga Wainaina, Burt Award for African Literature, Cameroun, Coopération française, Côte d’Ivoire, droit d’auteur, e-commerce, éditions CLÉ, Éducation pour tous, foire humanitaire du livre, Guinée, Institut Français, Ifrikiya, La Rentrée Littéraire du Mali, Journée internationale de l’écrivain africain, Libfly, Littérature Monde, Livres et Auteurs du Bassin du Congo, Maroc, Mali, Michel Lafon, Panafrican Writers Association, Protocole de Nairobi, OHADA, salon international de l’écrivain, Salon du livre de Paris, Sénégal, Tanzanie, Terangaweb, Terre Solidaire, Tunisie, Unesco, Zimbabwe, Zimbabwean International Book Fair…

 

31/01/2012 : lecture publique et soutien à la filière « livre » en Afrique

Leïla Morghad vient de publier un article sur le site Internet de l’association indépendante Terangaweb, « L’Afrique a-t-elle peur de la page blanche ? ».
En partant du constat initial d’un secteur éditorial africain en perdition, dont le premier problème est le faible pouvoir d’achat des populations (« Lecteurs peu nombreux, prix élevés des livres […], taux d’analphabétisme élevé de certains États») et d’une industrie du livre ne rencontre que peu de soutiens des instances politiques nationales (« politiques publiques de promotion du livre quasi inexistantes »), Mme Morghad considère cependant que « [c]e déclin n’est pourtant pas inévitable et représente un réel potentiel économique pour le continent ».
En effet, s’il y a « pénurie de librairies et de bibliothèques », si « [d]ans les années 1960, les bibliothèques ont principalement été créées par les représentations diplomatiques étrangères […] via les centres et les instituts culturels », « [c]es bibliothèques sont toujours ouvertes aujourd’hui et rencontrent un certain succès auprès des lecteurs francophones ou anglophones, les pays africains n’ayant que peu investi dans des infrastructures culturelles alternatives ».
Selon l’auteur de l’article, il y a deux sphères linguistiques de l’édition africaine. D’un côté une édition anglophone : « L’Afrique du Sud est […], avec le Nigeria, le pays où l’industrie du livre est la plus dynamique, avec des maisons d’édition qui publient les auteurs nationaux. Les deux pays ont bien résisté à la crise internationale avec le maintien des ventes de livres à un niveau relativement stable, et l’industrie a bénéficié du développement du commerce sur Internet et du livre électronique ». Des pays où « [t]outefois les livres vendus sont majoritairement […] de langue anglaise, directement importés du Royaume-Uni ou des États-Unis ».
De l’autre côté l’Afrique francophone, où « le constat est moins encourageant, avec une production nationale très limitée, et un faible intérêt de l’État pour valoriser le secteur de l’édition, les taxes sur les livres étant souvent élevées. Le principal débouché des maisons d’édition locales, le livre scolaire est même de plus en plus trusté par les éditeurs européens, capables d’offrir des tirages élevés dans des délais serrés et disposant des ressources financières nécessaires pour pré-financer les commandes des États africains ».
Au niveau des écrivains francophones : « La plupart […] cherchent d’ailleurs à se faire publier en France, afin de toucher un lectorat plus vaste et friand de littérature africaine, comme en témoigne le succès d’Alain Mabanckou ou de Yasmina Khadra ».
Si « [l]’essor d’un lectorat africain permettrait pourtant de stimuler l’impression de livres localement, en structurant une filière de production à même de recruter un personnel technique qualifié et de favoriser la production intellectuelle à l’échelle du continent », l’enjeu du livre électronique est aussi souligné, ce qui « pourrait constituer une alternative au coût à l’unité élevé […] et encourager leur diffusion au-delà des capitales ».
Quelques propositions « traditionnelles » sont formulées : « la responsabilité incombe aux gouvernements d’avoir une politique du livre volontariste en développant les réseaux de bibliothèques et en soutenant les maisons d’édition africaines », un soutien qui passerait en priorité par « la redéfinition des politiques d’alphabétisation et des efforts plus soutenus en matière d’accès à l’éducation primaire ».
Si cet article fouillé laisse une nette impression de « déjà lu », nous sommes cependant d’accord avec Mme Morghad : « Le cliché de la tradition de l’oralité africaine n’a déjà que trop perduré ».

Un article publié par Leïla Morghad, sur le Site de l’association Terangaweb, l’Afrique des idées.

30/01/2012 : les éditions CLE de 1962 à aujourd’hui (suite)

Marcelin Vounda-Etoa poursuit son historique des Éditions CLE, qui fêteront leur cinquantième anniversaire en 2013. Le Centre de Littérature Évangélique trouve plusieurs évènements à son origine (1963) : « la dissolution en 1958 de l’ « International Committee of Christian Literature for Africa » (ICCLA) après la mort de sa […] secrétaire générale, Margaret Wrong ».
En 1958 aussi, « à Ibadan au Nigeria, […] certaines églises d’Afrique amorcent la réflexion sur la littérature chrétienne face aux développements internationaux [du continent africain]. C’est dans le prolongement de cette réflexion, à Kitwé, en 1961, dans l’actuelle Zambie, que le projet de création du Centre de Littérature Évangélique est validé avec enthousiasme et à l’unanimité des participants ».
Ype Schaaf, missionnaire néerlandais chargé du projet, doit alors trouver les fonds pour créer un « centre de documentation, de production et de diffusion de la littérature chrétienne pour toute l’Afrique d’expression française ». Ce centre aura pour objectif d’ « encourager la production d’œuvres de littérature chrétienne et générale par des Africains ou par des Africanistes ; éditer et favoriser l’édition des œuvres de cultures chrétienne et générale en Afrique ; produire, vendre et diffuser tous les genres du matériel audio-visuel de culture chrétienne, et plus généralement, tous véhicules culturels, susceptibles de favoriser le progrès de l’oeuvre chrétienne et éducative en Afrique ».
Selon le pasteur Eugène Malo, cité par M. Marcelin Vounda-Etoa,  « [l]e Centre devait donner la priorité à la production des œuvres théologiques sans pour autant exclure les ouvrages séculiers dans le but de faire de l’Africain une nouvelle créature biblique ayant sa place et son rôle à jouer dans le monde ».
Et de souligner l’avant-propos de l’ouvrage Dieu et l’Homme, de Merfyn Temple, « une des toutes premières publications de CLE » (1963) : « Il n’y aura en Afrique de théologie « populaire » que lorsque les Africains l’auront eux-mêmes élaborée ».
Cependant, « [p]rès de dix ans après sa création, CLE ne comptait que très peu d’auteurs africains dans le domaine de la théologie, quoique la production théologique globale fût déjà abondante. L’absence d’une élite chrétienne formée justifie que les premières publications de ce type sont dues à des auteurs non Africains : Merfyn Temple, Paul Champonière, Mary Senior, Francis Grob, Roger Boyd, etc. »
M. Vounda-Etoa note que « les premières publications théologiques de CLE sont [majoritairement] des traductions, parfois abrégées, de livres parus, pour la plupart, en anglais et dont les auteurs ne sont pas des Africains. Après les « petits ouvrages destinés à l’initiation à la Bible pour jeunes chrétiens » des deux premières décennies l’on est passé à une « production théologique destinée à accompagner l’idée d’une théologie africaine  initiée par les églises africaines ».
Des publications théologiques qui « [d]ans les années 2000, [atteignent] des pics d’une douzaine de titres par an, grâce à une ingénieuse politique de « collections ». Au total, c’est plus de 150 titres théologiques, tous genres confondus qui ont été publiés par les éditions CLE en 50 ans ».

Un article de Marcelin Vounda-Etoa, pour le quotidien Mutations (Cameroun).

29/01/2012 : le « Burt Award for African Literature » à la foire nationale du livre de Dar es Salaam

La troisième édition du « Burt Award for African Literature » s’est tenue à Dar es Salaam (Tanzanie) le 25 novembre 2011, dans le cadre de la « Dar es Salaam National Book Fair », organisée par le « Book Development Council of Tanzania ».
Ce prix littéraire a été mis en place en 2008 à l’initiative de la « William Burt’s Literary Prizes Foundation » (Canada), avec pour objectif de récompenser l’« excellence in young adult fiction from African countries ». Des éditions éthiopienne, kényane et ghanéenne du prix ont récemment été organisées.
La cérémonie, soutenue par l’ONG CODE (Organisation Canadienne pour l’Éducation au service du Développement) et son partenaire local « the Children’s Book Project for Tanzania (C.B.P.) », a récompensé trois jeunes écrivains.
Le premier prix a été décerné à Tune S. Salim pour son roman Close Calls (Oxford University Press) ; le second prix est revenu à Nahida Esmail pour Lessilie The City Masai (Oxford University Press) ; le troisième prix a été attribué à Juma Mwamgwirani Mwakimatu pour The Choice (Mkuki Na Nyota Publishers).
Le C.B.P. distribuera quelques 3000 exemplaires des ouvrages primés dans 146 établissements scolaires, en plus des 400 exemplaires dont a déjà fait don Robert Orr « Canadian High Commissioner to Tanzania » à la Bibliothèque Nationale de Tanzanie.
Depuis 2008, neuf textes ont été édités grâce au « Burt Award for African Literature » et 27 000 exemplaires ont été distribués à des élèves tanzaniens.

Un article publié le 23 janvier 2012, sur le site Web de l’association CODE (Organisation Canadienne pour l’Éducation au service du Développement).

28/01/2012 : les principes d’une coédition panafricaine « solidaire » (suite)

Joseph Fumtim, directeur de la collection « Interlignes » aux Éditions Ifrikiya (Cameroun) revient, dans un entretien avec le quotidien Le Jour, sur son expérience de coédition dans la collection « Terres solidaires », coordonnée par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants (les éditions Ifrikiya ont participé à la coédition de plusieurs ouvrages avec l’Alliance : Kaveena de Boubacar Boris Diop, Jazz et vin de palme d’Emmanuel Dongala, Trop de soleil tue l’amour de Mongo Beti et Mandela et moi de Lewis Nkosi).
« [U]n processus qui a commencé lorsque [les futurs coéditeurs ont] reçu environ 7 romans, parmi lesquels Kaveena (ndlr : de Boubacar Boris Diop], Jazz et vin de palme et aussi En attendant un ange [ndlr : de Helon Habila]. Ces livres étaient destinés à être étudiés et lus en regard avec le marché africain. Dans le panel des discussions, il y avait des libraires, des éditeurs comme François Nkémé, des auteurs comme Alain Mabanckou, Ken Bugul… Au cours de cette discussion, il fallait sélectionner deux ouvrages à paraître en 2009, dans la logique d’un rapatriement des auteurs dans leurs terroirs ».
Joseph Fumtim explique : « Le principe de coédition multiple élaboré par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants permet des frais d’impression […] moins élevés, parce que vous êtes nombreux à commander des quantités, économie d’échelle oblige. Ces deux livres ont été imprimés par les éditions Barzakh d’Algérie. Des éditeurs du Bénin, du Togo, de Côte d’Ivoire, du Mali, entre autres, ont adressé des demandes. Vu l’importance de ces demandes, Barzakh a pu adresser à son libraire une quantité de tirages plus élevée ».
Les fruits des coéditions solidaires sont vendus au même prix « dans tous les pays d’origine de ces éditeurs […]. Jazz et vin de palme, pour ne prendre que ce cas, coûte exactement 1500 FCFA. Si vous allez en librairie, vous acquérez l’édition originale à 10 000 FCFA. Idem pour Kaveena, qui a vu le jour pour la première fois chez Philippe Rey, et qui était vendu à 14 000 FCFA. Là, il est vendu à 2500 FCFA. C’est de l’inédit, parce que [les éditeurs qui éditent] des livres sur place [n’arrivent] pas à pratiquer ces prix-là dans la même pagination ».
M. Fumtim souligne néanmoins les difficultés pratique liées à cette expérience de coédition panafricaine, principalement liées à des processus de recouvrement différents entre lead editor et éditeurs partenaires.

Un article de Maurice Simo Djom, pour le quotidien Le Jour (Cameroun).

27/01/2012 : les principes d’une coédition panafricaine « solidaire »

Maurice Simo Djom revient, pour le quotidien camerounais Le Jour, sur l’expérience menée par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants à travers sa collection « Terres solidaires ».
Une expérience de coédition [pan]africaine solidaire qui « remonte à 2006, lorsque huit éditeurs de pays du Sud publient L’ombre d’Imana de Véronique Tadjo. Imprimé par un seul éditeur, le livre porte la griffe des autres co-éditeurs, paraît dans ces pays en même temps et est vendu au même prix, un prix abordable […]. Terres solidaires […] s’enrichira en 2008 de deux nouveaux titres : Sozaboy de Ken Saro Wiwa et De l’autre côté du regard de Ken Bugul. À l’exception de L’ombre d’Imana, ces publications ont en commun d’être des rééditions de livres parus précédemment chez des éditeurs du Nord. Mis à la disposition exclusive des lecteurs du continent africain après cession des droits des premiers éditeurs, ils coûtent entre 1500 et 2000 FCFA ».
Au niveau pratique, « le comité de lecture de l’AIEI, constitué d’éditeurs, d’auteurs, de libraires, sélectionne une vingtaine de livres qu’il propose à tous les éditeurs installés sur le continent. Dans cette liste, deux sont choisis par an – au terme d’une sélection à laquelle prendront part les éditeurs locaux et en tenant compte des critères commerciaux, éditoriaux, éthiques ou esthétiques […]. Vient ensuite la signature du contrat de cession des droits avec les éditeurs français qui ont publié les livres pour la première fois. Une phase qui sera suivie par la fabrication du livre et son transport vers les autres pays. Bien que le coût de fabrication du livre co-édité soit moins élevé, du fait des quantités considérables fabriquées, l’Alliance supporte « financièrement le projet, pour qu’il soit le moins coûteux pour les co-éditeurs ».
M. Simo Djom cite Étienne Galliand, un des initiateurs de l’expérience : « Publiés en France, [les auteurs africains] ne sont que peu lus en Afrique. C’est ainsi : les prix des ouvrages imprimés en France, puis transportés en Afrique francophone, sont si élevés une fois parvenus à destination qu’ils en deviennent inaccessibles aux populations locales […]. Il s’agit  bien de cela aussi : renforcer l’accessibilité géographique de l’œuvre, la conduire là où sont ses lecteurs, aussi éloignés qu’ils soient ».
Les différentes publication de la collection ont -pour ne citer que ces dernières – impliqué les éditions Ifrikiya (Cameroun), Cauris (Mali), Eburnie (Côte d’Ivoire), Le Fennec (Maroc), Librairie Ikirezi (Rwanda), Graines de pensées (Togo), Lemba (Congo-Brazaville), Sankofa et Gurli (Burkina Faso), Barzakh (Algérie), Ruisseaux d’Afrique (Benin).

Un article de Maurice Simo Djom, pour le quotidien Le Jour (Cameroun).

26/01/2012 : l’e-commerce intéresse de plus en plus les libraires tunisiens

L’e-commerce s’est beaucoup développé ces dernières années en Tunisie ; cependant « La démocratisation de l’internet [en Tunisie] et l’accroissement du nombre continu de « connectés » n’a pas forcément encouragé les entreprises locales à développer la vente en ligne, les modes de paiement à distance étant plutôt le fait de sociétés travaillant à l’export ».
Selon Med Amine Abassi, « l’e-commerce tunisien en est encore à ses balbutiements » ; le journaliste note cependant que « [c]ela n’a pas empêché des libraires et des maisons d’éditions à se lancer sur le net. La révolution est passé par la et ces spécialistes des livres profitent du nouvel attrait des tunisiens pour les œuvres autrefois interdites du temps de Zaba. Et ces livres commencent à se vendre, les internautes achètent de préférence des livres politiques ou qui parlent de la société tunisienne ».
Plusieurs espaces Web ont fait leur apparition : « Le premier site de vente en ligne des livres était celui de l’Univers du Livre, Cérés Éditions en deuxième apparition et enfin celui de la Librairie Al Kitab ».
En attendant l’entrée d’autres structures dans le commerce en ligne : « Claire Fontaine, Mille Feuilles et Culturel [El Moez] sont encore uniquement sur Facebook [ndlr : ajoutons la librairie Fahrenheit 451 qui possède son propre blog]. Ces librairies auront sans doute bientôt un site ».

Un billet posté par Med Amine Abassi, pour Le journal du Webmarketing (Tunisie).

25/01/2012 : « Afrique-Lecture », neuf années d’édition au Niger

Lors d’une cérémonie organisée à Niamey le 20 janvier dernier, Chérif Laouan a présenté les activités des éditions nigériennes « Afrique Lecture » ; la rencontre avait pour objectif de « [f]aire découvrir aux jeunes nigériens les efforts entrepris en vue de promouvoir l’édition des ouvrages écrits par des auteurs nigériens ». Cette manifestation s’est déroulée en présence de plusieurs écrivains et du Président de l’Association des Écrivains Nigériens, Idé Adamou.
La maison d’édition trouve son origine en 2003 ; alors nommée « Éditions-Scientifiques Afrique Lecture », elle débute ses activités à partir « d’un simple constat qui est indiscutablement celui d’un changement perpétuel du programme scolaire dont les manuels du fait de leur provenance des pays du Nord sont chers, inaccessibles et souvent non disponibles ».
Initialement consacré aux publications scientifiques, « l’éditeur s’est rendu compte que du coté de la littérature, il fallait faire publier des œuvres ». Dans le but de mettre à « la disposition des enfants issus des familles défavorisées des manuels de qualité et cela à un moindre coût. [La maison d’édition] a distribué en 2003 plus de 20 000 ouvrages aux jeunes scolaires avec l’aide de la Fondation Islamique de Bienfaisance ». Le catalogue d’Afrique-Lecture comporte aujourd’hui « plus de 40 titres ».
À travers un circuit de vente disposé sur l’ensemble du territoire nigérien, l’éditeur souhaite « apporter une modeste contribution à la lutte contre la pauvreté menée par les pays d’Afrique francophone, à travers le rehaussement du taux d’alphabétisés au sein des populations en composant, produisant et en diffusant des manuels scolaires, universitaires et des revues scientifiques de qualité, à moindre coût d’une part et, d’autre part, [pour] améliorer les conditions de vie matérielle et financière du promoteur de l’entreprise, des employés et de tous les autres acteurs de la chaîne du livre par la vente des ouvrages et de l’exécution des marchés d’État ou d’organismes ». Le catalogue d’Afrique-Lecture « comporte 4 collections dont une en langue nationale, dans la perspective de pouvoir traduire les ouvrages en langue [française]».
M. Laouan a souligné que « c’est  surtout l’accord de crédit au niveau des banques qui constitue l’obstacle majeur puisque, selon ses enquêtes relatives à la concurrence, l’environnement s’y prête ».
Pour soutenir l’activité de sa structure, « M. Cherif Laouan envisage de mettre en place un projet de création d’imprimerie du livre ». L’éditeur a par ailleurs obtenu « l’appui du Réseau des Éditeurs Africains en renforcement des capacités sur le secrétariat d’édition du livre » ; un soutien confirmé par l’Organisation Internationale de la Francophonie à travers une participation à deux séminaires : « un au Benin et l’autre en Côte d’Ivoire sur le renforcement des capacités autour du thème « gestion des entreprises culturelles ».
Chérif Laouan a formulé un appel à l’endroit des autorités nigérienne, dans le cadre du programme « Renaissance du Niger » : « Il faut que nos dirigeants s’efforcent de convaincre les décideurs du Nord puisqu’au Niger il y a une compétence suffisante qui peut mettre à la disposition des jeunes scolaires et du grand public des livres de même qualité que ceux du Nord à faible coût. Le programme de « Renaissance du Niger » doit aussi [s]’appliquer dans le domaine du livre ».
Le ministère en charge de l’éducation au Niger serait « en train de vouloir adopter une nouvelle approche pédagogique axée sur la mise en situation de l’enfant sur un thème bien donné [impliquant] la maîtrise de l’environnement nigérien. Par conséquent, les ouvrages qui viennent du Nord ne peuvent pas répondre logiquement à l’objectif recherché ».
L’article signale que les éditions Afrique-Lecture ont développé leur propre site Web consultable à l’URL : www.afriquelecture.com.

Un article d’Assane Daouda, pour le quotidien Le Sahel (Niger).

24/01/2012 : un accord de coopération BNF/Institut Français

Selon Art Media Agency : « Xavier Darcos, Président de l’Institut français et Bruno Racine, président de la Bibliothèque nationale de France, ont signé le 18 janvier 2012 un accord de coopération entre les deux institutions ».
Cet accord « vise à conjuguer les efforts et l’expertise des deux entités, devrait se concrétiser dans les domaines suivants :
– dans le domaine de la francophonie, la mobilisation du Réseau Francophone Numérique (RFN), de façon à favoriser les rencontres entre auteurs francophones ;
– dans le cadre du lancement de la plate-forme sur le livre traduit IF/VERSO, la mise en place d’un référencement des œuvres traduites ; la mise en valeur via Culturethèque, la plate-forme de l’institut français, des contenus numériques de la BnF et de sa bibliothèque numérique Gallica ».
Une coopération qui implique aussi « la promotion du livre auprès de la jeunesse, une coopération dans l’organisation à l’étranger des célébrations liées à la vie littéraire française, la coédition d’ouvrages et la mise à disposition aux visiteurs de la section recherche de la BnF des 1500 films de la cinémathèque Afrique de l’Institut français ».

Une dépêche du 19 janvier 2012, sur le site Web d’Art Media Agency (France).

23/01/2012 : que la Côte d’Ivoire renaisse au livre

Etty Macaire, écrivain et critique ivoirien, vient de publier un très beau texte sur le livre dans son pays, un article comme une chanson, un poème, un espoir au nom des plumes de Côte d’Ivoire ou d’ailleurs… et de ceux qui les lisent.
Extraits :
« Dans ce pays mien, le livre n’est pas un bien personnel ni public, encore moins un précieux trésor. Dans ce pays, le livre est une chose encombrante, vague, imprécise, innommable, lointaine. On le retrouve, parfois, aux périphéries des projets sociaux, des programmes de gouvernement ; aux périphéries des rêves et des utopies. Les gouvernants le méprisent, les décideurs l’évitent, les populations l’ignorent ».
« Dans ce pays, mon pays, malheureusement, on n’investit pas dans la construction des bibliothèques. Les quelques rares bibliothèques qui existent sont des épaves architecturales, pauvres en livres, pauvres en visiteurs, pauvres en rencontres de lectures et de débats littéraires ».
« Dans ce pays mien, il n’existe plus de clubs littéraires dans les lycées, on n’y rencontre plus des amis du livre. C’est ce fameux pays où les enseignants détestent lire ».
« Où le ministère de la culture est l’enfant mal aimé, un enfant famélique, décharné, à qui on tend quelques pièces de monnaie lorsque les autres enfants, les plus dodus, les plus graisseux ont fini de se servir ».
« Dans les familles, dans les salons traine toujours pourtant une bibliothèque. Un objet de décoration en fait. Car on n’y trouve aucun livre. Là, on range les assiettes, les cuvettes, les casseroles, les verres…signes visibles d’un stupide embonpoint financier. Un livre dans cette bibliothèque est un signe d’indigence. Jamais la famille ne se réunit autour d’un livre pour échanger des impressions ».
« Dans les librairies, des livres, aux départs, gais et confiants attendent, attendent, attendent d’être invités dans un foyer, dans une chambre, dans une famille, dans une vie, dans un bureau…en vain. Ils sont là sur les étagères, le visage renfrogné, le sourire écrasé, un rictus au coin de page ».
« Dans ce pays, l’université est fermée, les bibliothèques des universités sont fermées, les livres des étudiants sont fermés, les modules des maîtres sont fermées. Hier on disait que l’intelligence est en danger, aujourd’hui l’intelligence est assassinée à coups de kalaches, et de roquettes. Joli progrès dans ce pays où l’on meurt d’overdose de « politiquinine ». Ah cette guerre ensanglantée contre le temple du savoir ! Ah ce spectacle des guérilleros grisés entrain de « rafaler » les livres, ses objets trop bavards et pourtant muets ! »
« À quoi bon lire ? À quoi bon célébrer les écrivains ? À quoi bon divulguer le livre quand les contre-valeurs ont pris le pas sur les valeurs ? Quand tout se mesure en termes de pouvoirs d’achat, de billets de banques, de bolides, de villas… ? », s’interroge Etty Macaire.
Un simple souhait pour l’écrivain : « Mon vœu est que la Côte d’Ivoire renaisse au livre ».

Un article d’Etty Macaire, pour Le Filament Magazine n°18 (Côte d’Ivoire).

22/01/2012 : une foire du livre au Cameroun et le rapport de l’humanitaire à l’édition

Du 23 janvier au 10 février 2012, l’association française L’École sous l’Arbre Humanitaire organisera au Cameroun la sixième édition de la foire humanitaire du livre : « Quatre régions du Cameroun sont concernées. Après la ville de Douala où les livres seront exposés du 23 au 29 janvier, Yaoundé sera l’hôte de l’événement, notamment l’esplanade de l’hôtel de ville du 31 janvier au 05 février 2012. La troisième étape sera la ville de Dschang dans la région de l’Ouest, précisément la cour d’honneur de l’Université, du 7 au 9 février 2012. Enfin Buea, chef lieu de la région du Sud-Ouest en la cour d’honneur de l’université, le 10 février 2012 ».
Une édition qui s’est fixée pour objectif de « vendre au public Camerounais, près de quarante mille livres dans les domaines aussi variés que sont les sciences, le droit, l’économie, l’informatique, la littérature, la sociologie, les mathématiques ou la religion. Ces livres qui sont encore neufs pour la plupart sont vendus au prix unique de 2500 FCFA ».
Nous nous contenterons de poser une seule question : l’édition camerounaise est-t-elle concernée par la foire du livre ? À titre d’exemple, les éditions Ifrikiya où les Presses Universitaires d’Afrique vendent déjà des ouvrages à 2500 FCFA dans les librairies camerounaises (coéditions solidaires organisées par l’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants).
Si nous saluons une manifestation de soutien à la diffusion de la culture, nous souhaitons tout autant que les organisateurs prennent garde de ne pas inonder un marché du livre local encore fragile, en bradant des ouvrages édités à l’étranger.

Une dépêche de Camerpress, l’Agence camerounaise d’information.

22/01/2012 : le troisième salon international de l’écrivain au Cameroun

L’Association Auteurs Pluriels (Cameroun) organise le troisième « salon international de l’écrivain » à Douala et Yaoundé du 26 au 30 janvier prochains.
Un évènement « rendez-vous pour les artistes écrivains, les anthropologues, historiens, sociologues médiateurs culturels ; bref, tous les acteurs du livre et du spectacle d’Afrique et d’ailleurs ».
Au cours de la manifestation, se tiendront « des conférences débats, des spectacles de théâtre, des musiques à textes, un défilé des modèles de couture ainsi qu’un atelier Internet ».

Une dépêche de Camerpress (l’Agence camerounaise d’information) et une information détaillée sur le site Web du salon international de l’écrivain (Cameroun).

21/01/2012 : les textes de l’OHADA en version numérique

Le portail du droit des affaires en Afrique (Ohada.com) reprend l’annonce faite par les Nouvelles Editions Numériques Africaines (NENA) : « Tous les utilisateurs d’une tablette tactile, d’une liseuse de livre numérique ou même d’un téléphone intelligent, peuvent maintenant consulter un quelconque ou tous les Actes uniformes sur leur équipement mobile, en plus de leur ordinateur personnel ».
Un développement qui « annonce en effet la disponibilité des textes fondamentaux de l’OHADA sous forme de livres numériques qui peuvent être téléchargés depuis le site Internet de plusieurs librairies numériques en ligne ».
De cette manière, les actes de l’OHADA (Organisation [panafricaine] pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires) peuvent « être achetés et téléchargés, ainsi que depuis plusieurs autres librairies numériques telles le KindleStore d’Amazon et le iBooksStore de Apple. Les prix très abordables (moins de 10 euros) favorisent l’accessibilité de chaque texte. Pour la commodité, tous les Actes sont aussi regroupés dans une seule et même publication numérique distincte ».

Un billet publié sur Ohada.com, le portail du droit des affaires en Afrique.

20/01/2012 : la Rentrée Littéraire et l’application des Accord de Florence au Mali

Ibrahima Aya, secrétaire exécutif du Fonds des prix littéraires du Mali, a annoncé, le 16 janvier dernier, la prochaine tenue de la Rentrée Littéraire du Mali (7-10 février 2012).
La troisième édition de l’évènement qui a pour objectif de « promouvoir les auteurs et diffuser leurs œuvres mais aussi aider à la structuration et à l’intégration de la filière du livre en Afrique et au Mali en particulier ».
Une Rentrée Littéraire se tiendra, durant quatre jours, au sein des librairies, bibliothèques, centres culturels, écoles supérieures et secondaires et des centres d’animation partenaires ; des rencontres seront organisées autour de « [p]lus de 80 auteurs venant du Mali et d’ailleurs [Algérie, Maroc, Côte d’Ivoire, Sénégal] ». « Des conférences-débats vont traiter des élections présidentielles prévues sur le continent en 2012, de la littérature et de la politique, du printemps arabe et de l’Afrique, de la parole féminine dans la littérature africaine, de la sécurité et de la crise économique mondiale ».
Différents prix seront décernés au cours de la manifestation : le prix du 1er roman (1 million de FCFA), le prix Massa Makan Diabaté (2 millions de FCFA), le prix Yambo Ouologuem (500 000 FCFA).
Ibrahima Aya a souligné le soutien « des partenaires techniques et financiers » à l’évènement : « la coopération française, Eco-Bank, Orange-Mali et les ministères de la Culture, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, de l’Education, de l’Alphabétisation et des Langues nationales, de la Jeunesse et des Sports et des Relations avec les Institutions ».
Dominique Bordes M’Silti, attachée de coopération à l’Ambassade de France au Mali a assuré « les initiateurs de la manifestation que la coopération française continuera d’appuyer la promotion des œuvres littéraires dans toutes ses facettes au Mali […]. En 2010, celle-ci a [par exemple] pris en charge la création des centres du livre et le déplacement des acteurs du secteur ».
Mamadou Bani Diallo, conseiller technique au ministère de la Culture du Mali a ajouté qu’une « demande avait été adressée au ministère de l’Economie et des Finances [pour] présenter en conseil des ministres, une proposition de suppression de la taxe de valeur ajoutée (TVA) sur les livres ». Une demande qui s’inscrit dans le cadre du « travail en cours en vue de l’application [au Mali] de l’Accord de Florence et du Protocole de Nairobi [pour] baisser […] le prix du livre et le coût de fabrication des journaux ».

Un article d’Abdourhamane Toure, pour le quotidien L’Essor (Mali).

19/01/2012 : les éditions CLE de 1962 à aujourd’hui

« L’installation à Yaoundé des éditions CLE a bouleversé une situation de dépendance intellectuelle, source d’aliénation à cause de la rareté des productions littéraires […] » ; ces quelques mots sont prononcés en 1978, lors de l’attribution du Prix du Président de la République du Cameroun à la célèbre maison d’édition qui fêtera, en 2013, son cinquantième anniversaire.
Marcelin Vounda-Etoa, actuel directeur de CLE, revient sur l’importance historique d’une structure dont l’objectif initial est de fournir « aux Africains, une opportunité unique de se faire éditer sur le continent », ainsi qu’une « alternative de Paris ».
L’entreprise s’avère très fructueuse : « En 1977, le catalogue de CLE signale 183 titres dont 123 sont des ouvrages de littérature générale ; un million de livres sont imprimés pour le compte de cet éditeur et 800.000 de ces livres sont dûment diffusés ».
Comme nous le rappelle M. Vounda-Etoa, la maison d’édition a publié des nom prestigieux tels que « Julius Nyéréré, Wolé Soyinka, John Mbiti, Bernard Dadié, Henri Lopes, Guy Menga, etc ».
Outre le prix de la Présidence de la République, les éditions CLE reçoivent « la consécration à l’échelle africaine de plusieurs de ses romans et pièces de théâtre par des prix littéraires » ; ce seront aussi bien le Grand Prix littéraire de l’Afrique noire (Francis Bebey, 1968), ou le Prix Mottart de l’Académie française (René Philombe, 1977).
À la fin des années 1970, les éditions sont sollicitées pour des « cessions massives de droits d’extraits [de ses] œuvres […] pour la production de manuels scolaires […]. C’est aussi la période d’abondantes traductions d’extraits ou de l’intégrale des meilleurs auteurs de CLE en anglais, en allemand, en polonais et dans bien d’autres langues ».
En 1991, enfin, les éditions CLE ont été reconnues par la Présidence de la République du Cameroun structure « d’utilité publique ».

Un article de Marcelin Vounda-Etoa, pour le quotidien Mutations (Cameroun).

18/01/2012 : How To Write About Africa ?

Abdourahman Waberi met en lumière le travail de Binyavanga Wainaina : « jeune écrivain kenyan talentueux que les lecteurs francophones méritent de connaître. Il n’a pas son pareil pour se lancer dans des projets fous, monter des revues comme KWANI , promouvoir du monde au sein du Centre Chinua Achebe pour les Artistes et les Écrivains Africains qu’il dirige depuis quelques années ».
Binyavanga Wainaina est un « [n]ouvelliste lauréat du jury Caine Prize, journaliste culinaire, entrepreneur culturel, [qui] vient de publier son principal ouvrage, un essai salué tout récemment par le New York Times.
A. Waberi publie un extrait de l’article de l’écrivain How To Write About Africa ?, « écrit à la demande du rédacteur du magazine britannique Granta. Il a fait l’objet de maintes adaptations, discussions et traductions » ; « Avis aux éditeurs de France, de Belgique, d’Alger et de toute la planète francophone ».
Une opportunité pour des éditeurs africains ?

Un article d’Abdourahman Waberi publié le 17 janvier 2012, sur le Blog Slate Afrique.

17/01/2012 : la Rentrée Littéraire du Mali fait son chemin

La troisième édition de la rentrée littéraire du Mali se tiendra du 7 au 10 février 2012, au Musée et au Parc National de Bamako. « L’information a été donnée au cours d’une conférence de presse animée au siège de la Fédération des artistes du Mali par les responsables du fonds des prix littéraires du Mali ».
Une manifestation qui semble, petit à petit, faire son chemin : « Initiée pour contribuer à l’amélioration de la structuration et de l’intégration de la filière livre en Afrique en général et au Mali en particulier, en promouvant les auteurs et la diffusion de leurs œuvres, la messe du livre au Mali est en passe de devenir un événement continental, sinon mondial ».
Et une annonce : « Cette année, en plus des auteurs maliens résidant au Mali ou à l’extérieur, les organisateurs de la rentrée littéraire du Mali sont en train de mettre les petits plats dans les grands pour recevoir des écrivains non maliens qui viendront de l’Afrique et de l’Europe ».

Une revue de presse du 17 janvier 2012, sur le site Web Afriquinfos, l’actualité africaine à la minute…

16/01/2012 : à propos des « Africa’s 100 best books of the 20th Century »

Le 18 février 2002, une liste des « 100 great English books of the 20th Century » était publiée à Accra, un classement célébré la même année dans le cadre de la Zimbabwe International Book Fair (ZIBF), qui avait lancé le projet en collaboration avec l’African Publishers’ Network, la Pan-African Booksellers Association et la Pan-African Writers Association, puis en août au sein d’une rencontre d’écrivains (Indaba) organisée à Cape Town.
Le classement a été défini en trois catégories : « children’s literature, creative writing (novels, short stories, plays, and poetry), and scholarship/non-fiction ».
Pour satisfaire la condition de livre « africain », une œuvre devait avoir été écrite par une personne née en Afrique, ou par  quelqu’un étant citoyen d’un pays africain.
Récemment republiée, il ressort de cette liste que « Only three were by African-Americans, and none were written by writers from the African continent. Even Africa’s three Nobel Laureates, Wole Soyinka (1986), Naguib Mahfouz (1988), and Nadine Gordimer (1991) were ignored. In Ghana, February 2000, inspired by this omission, the world renowned African academic Professor Ali Mazrui announced a project to compile a list of « Africa’s 100 best books of the 20th Century ».
Une observation détaillée du classement laisse apparaitre que de nombreux ouvrages ont été publiés par des éditeurs africains : NEA (Sénégal), Sub Saharan (Ghana), Atfalna (Egypte), NEI (Côte d’Ivoire), Baobab Books (Zimbabwe), GEBO (Egypte), Caminho (Cap Vert), Union générale (Mali), Academica (Mozambique), Women’s Press (Zimbabwe), Atlas (Egypte), Simondium (Afrique du Sud),  Lovedale Press (Afrique du Sud), Tafelberg (Afrique du Sud), Associaçao dos Escritores Moçambicanos (Mozambique), David Philip (Afrique du Sud), Maktabat Misr (Egypte), Morija Sesuto (Lesotho), Shuter and Shooter (Afrique du Sud), Spectrum Books (Nigeria), Le Livre Contemporain (Sénégal), East African Literature Bureau (Kenya), Witwatersrand University Press (Afrique du Sud), Nairobi University Press (Kenya).
Un deuxième point notable de la liste des « 100 », c’est précisément l’importance des éditeurs du Nord : les éditeurs britanniques et leurs homologues français, en particulier, ont joué un rôle central dans la diffusion et la traduction des œuvres africaines au cours des 50 dernières années. Tout en imposant progressivement les littératures africaines dans le monde du livre, les éditeurs du Nord ont aussi contribué à développer un clivage entre les œuvres publiées dans et hors du continent africain.
D’où le très grand intérêt de ce classement, faisant part égale entre éditeurs africains et non africains, tout en fournissant un panorama d’une édition résolument mondialisée.

Un article publié sur la base de données About.com/African History, et une liste téléchargeable sur le site Web des éditions Bellagio (format .pdf, 335 ko).

15/01/2012 : l’Association Francophone des Graphistes Libres et ses activités de formation en Afrique

Les activités de l’Association Francophone des Graphistes Libres (AFGRAL) ont retenu notre attention. Cette association française a été lancée en 2010 avec « pour but de promouvoir les logiciels libres graphiques et d’organiser ou participer à des évènements autour de la culture libre ».
Les membres du bureau de l’AFGRAL « Cédric Gémy [ndlr : Président de l’association] et Elisa de Castro Guerra [ndlr : également Présidente de l’association flossmanuals, plateforme de partage et de co-création plurilingue] sont invités à intervenir plusieurs fois en Afrique de l’ouest pour aider les éditeurs locaux à mieux intégrer les logiciels libres dans leurs flux de production. Au programme : Mali, Niger, puis République du Congo pour une série de logiciels […] : Gimp, Scribus, Inkscape, Fontforge ».
Un programme de formation qui concernera « [a]u total, environ […] 50 éditeurs, maquettistes, illustrateurs, graphistes et décideurs […]. En particulier, on notera la présence massive d’éditeurs de manuels scolaires qui seront prescripteurs de solutions à l’avenir ».

Un billet publié le 14 décembre sur le site Web de l’Association Francophone des Graphistes Libres (FRANCE)

14/01/2012 : une publication sur le rôle du droit d’auteur en Afrique

Les Presses Universitaires de Laval viennent de publier un précieux ouvrage collectif : L’accès au savoir en Afrique. Le rôle du droit d’auteur. Cet essai de quelques 498 pages est édité sous la direction de C. Armstrong, J. De Beer, D. Kawooya, A. Prabhala et T. Schonwetter.
« Même ceux qui se considèrent experts en matière de propriété intellectuelle tireront un immense profit de la lecture de ce livre et, plus largement, des travaux du projet Droits d’auteur et accès au savoir en Afrique » ; cette critique élogieuse est formulée par Sisule Musungu, Président de IQsensato (« a Swiss registered not-for-profit research and communications organisation whose Goal is to provide an International Platform through which researchers, especially researchers from developing countries, can inform and shape international policy-making on development-related issues »).
L’ouvrage prend en considération les nouveaux médias et les transformations des industries culturelles – en particulier de l’édition – que ce derniers ont engendré : « L’émergence d’Internet et de l’univers numérique a transformé la façon on produit et met en commun l’information et le savoir et dont on y accède. Malgré tout, les populations d’Afrique éprouvent de grandes difficultés à accéder aux revues et aux ouvrages savants de même qu’au matériel didactique en général. Au cœur de ces défis, et de leur solution, se trouvent les droits d’auteur, la branche des droits de propriété intellectuelle relative aux œuvres écrites et autres ».
Un livre qui « permet de mieux saisir les enjeux juridiques et pratiques que posent les droits d’auteur pour l’accès au matériel didactique en Afrique et cerne les leçons apprises, les politiques et les pratiques susceptibles d’améliorer cet accès. L’ouvrage s’inspire des travaux du projet Droits d’auteur et accès au savoir en Afrique (D2ASA), un réseau de recherche lancé vers la fin de 2007 qui réunit des chercheurs soucieux d’explorer les liens entre les droits d’auteur et l’accès au savoir dans huit pays d’Afrique, à savoir l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Ghana, le Kenya, le Maroc, le Mozambique, le Sénégal et Ouganda ».

Une notice bibliographique publiée sur le Site Web des Presses Universitaires de Laval (Québec).

13/01/2012 : un marché français de la bande dessinée clôt pour les éditeurs africains…

L’Association des Critiques et Journalistes de Bande Dessinée (ACJBD) vient de publier son rapport 2011 sur le marché français de la bande dessinée : la production d’albums de bande dessinée augmente encore… Pour la 16ème année consécutive. Pourtant, avec les effets de la nouvelle crise financière mondiale, les conditions économiques ne sont guère favorables pour ce média qui manque, depuis trois ans, de locomotives exceptionnelles. D’où un climat général de vigilance, mêlant réflexions, prudence, mise en avant des valeurs sûres et inquiétude ! »
Dans un marché du livre où « la croissance du nombre de parutions est toujours le fait des plus puissants éditeurs [français] », l’Afrique n’apparait absolument pas, que ce soit au niveau de la production, de la traduction, de la diffusion, des manifestations, à l’exception de l’Afrique du Sud ayant fourni « du matériel traduit en français ».
Un marché encore tout à fait clôt pour les éditeurs africains…

Un rapport publié le 6 janvier 2012, sur le site Web Krinein BD (France).

12/01/2012 : un « programme d’échanges professionnels à l’intention des bibliothécaires et documentalistes francophones »

L’Association Internationale Francophone des Bibliothécaires et Documentalistes (AIFBD) vient de lancer le programme « ViceVersa » : « d’échanges professionnels à l’intention des bibliothécaires et documentalistes francophones ».
Ce programme « propose des outils en ligne permettant aux membres de l’AIFBD d’organiser des échanges professionnels en fonction de leurs besoins et de ceux de leur employeur :
– Une base de données contenant les fiches des membres intéressés à organiser un échange de postes.
– Une boîte à outils donnant des informations détaillées sur le contexte des échanges professionnels afin de bien comprendre les enjeux d’un tel projet.
– Des modèles de documents et des exemples de communications-types avec les employeurs ».

Un billet publié le 7 décembre 2011, sur le site Web de l’AIFBD (l’Association Internationale Francophone des Bibliothécaires et Documentalistes).

11/01/2012 : une bibliothèque en ligne met en valeur des éditeurs maghrébins

La bibliothèque en ligne Libfly.com organise une opération « dédiée à deux éditeurs du Maghreb » : jusqu’au 30 janvier, les personnes intéressées pourront recevoir « deux livres des éditions Elyzad (Tunisie) et Barzakh (Algérie) contre chroniques de lecture ». Des éditeurs qui présenteront leurs ouvrages à Lille le 13 février au cours d’une rencontre « retransmise dans son intégralité à partir du 15 février sur Libfly ».
« À cette occasion, deux contributeurs de Libfly ont reçu et fait la chronique de deux livres : Cinq fragments du désert de Rachid Boudjedra, illustré par Rachid Koraïchi, coédition Barzakh / Actes Sud, et Tes Yeux bleus occupent mon esprit de Djilali Bencheikh, également auteur de Beyrouth Canicule, titre lui aussi diffusé aux lecteurs, aux éditions Elyzad ».

Un article de Lucie Elpe, pour le journal Mediapart (France).

10/01/2012 : l’édition sénégalaise représentée par l’African Books Collective

Publié aux éditions sénégalaises du CODESRIA (Conseil pour le Développement de la Recherche en Sciences Sociales en Afrique), le volume 2 des Mémoires d’un étudiant africain De l’Université de Paris à mon retour au Sénégal (1960-1967), de Amady Aly Dieng confirme l’orientation progressive de l’African Books Collective vers les maisons d’édition d’Afrique francophone. Le collectif, basé à Oxford, semble effectivement ne plus se limiter uniquement à des éditeurs anglophones, le catalogue de l’association panafricaine avait déjà ouvert ses portes à des publications en swahili, issues d’Afrique de l’Est.
En passe d’ouvrir une brèche de communication entre les différentes langues d’édition africaine ?

Une notice bibliographique sur le site Web de l’African Books Collective.

09/01/2012 : l’édition algérienne, sauf-conduit pour les écrivains africains ?

Selon Samia Zennadi Chikh, des éditions APIC, « [p]ar rapport à il y a plus d’une décennie, l’édition algérienne se renforce et se professionnalise […]. En effet, l’édition algérienne se pratique aujourd’hui différemment […], des maisons d’édition se spécialisent dans différents registres, créant ainsi des collections ».
Un article qui pose aussi la question suivante : « Si l’édition algérienne commence à se développer, qu’en est-il de l’édition en Afrique, sachant que APIC ouvre la voie à travers sa collection « Résonance » aux auteurs africains – cette collection, qui existe depuis 2007, s’enrichissant d’année en année de nouvelles publications, favorise la littérature africaine ».
Mme Zennadi Chikh : « Nous savons que la réalité de l’édition en Afrique n’est pas brillante, puisque de nombreux écrivains se font éditer à l’étranger, à partir des centres de domination (Londres et Paris), parce qu’il n’y a pas les structures pour cela ».
Des possibilités africaines « L’Algérie a quand même une industrie d’imprimerie, un paysage éditorial, un marché du livre, donc la possibilité de mettre sur le marché et de proposer à un écrivain du continent de se faire éditer en Algérie, donc sur le continent ».
Bien qu’il « reste maintenant le problème de la distribution et de la diffusion qu’il faut absolument résoudre, parce que ce qui manque chez nous en Afrique, ce sont les structures qui permettent à un éditeur algérien de diffuser un livre au niveau continental. Le texte est absent. Il faut permettre au texte d’exister. L’autre démarche, c’est de faire en sorte que les auteurs africains reviennent sur le continent et éditent en Afrique ».
Pour l’instant : « Il faut réfléchir à une vraie politique du livre, à une structure ayant les moyens d’agir. Il faudrait qu’on trouve des mécanismes qui nous permettent de proposer aux nouvelles générations africaines – elles ne demandent que ça – des espaces d’expression ».

Un article de Yacine Idjer, pour le Quotidien Infosoir (Algérie).

08/01/2012 : l’engagement des écrivains africains et les problèmes posés par le manifeste des « 44 »

Marcelin Vounda-Etoa, directeur des éditions CLE de Yaoundé revient sur « la journée internationale de l’écrivain africain » qui se tient le 7 novembre de chaque année depuis 1992, à l’initiative de la Panafrican Writers Association (PAWA) :
« À l’origine, cette célébration qui a des fortunes diverses dans les pays africains – ce sont les associations nationales d’écrivains qui ont en charge l’organisation de la célébration- visait, comme c’est le cas pour toutes les journées internationales ou mondiales, à attirer l’attention sur la condition de l’écrivain [du continent africain] et, de façon plus globale sur la littérature africaine ».
M. Vounda-Etoa remarque : « Depuis lors, bien de développements se sont produits dans le champ littéraire qui semblent remettre fondamentalement en cause les objectifs poursuivis par la célébration de l’écrivain africain telle qu’elle avait été imaginée par la PAWA ».
Selon le critique littéraire : « L’écrivain africain contemporain était, naturellement, l’héritier légitime de l’écrivain de la Négritude dont il prolongeait le combat contre les nouveaux et anciens maîtres de notre continent. Certains prétendent cependant qu’on est passé officiellement, depuis le manifeste des 44 contre la littérature francophone de 2007 à une autre forme de revendication. Des écrivains africains majeurs, vivant pour la plupart dans la diaspora, ne revendiquent aujourd’hui pas moins que l’effacement de leur identité d’origine, l’appellation « écrivain africain » leur apparaissant obsolète et contre productrice, à la fois pour la promotion de leur image et pour le rayonnement de leurs œuvres, l’étiquette « africain » les confinant sur les marges du champ littéraire mondial ».
Un projet considérant « qu’il est plus que temps de sortir d’une conception ethnocentrée de la littérature et d’en finir avec la manière dont Paris se place au centre du champ littéraire francophone voire mondiale ».
Marcelin Vounda-Etoa de déplorer : « Si la marche du monde actuel impose d’envisager un développement transnational de la littérature, il est regrettable que certains écrivains africains y voient un prétexte pour gommer leur identité et pour dissoudre leurs oeuvres dans un champ littéraire prétendu universel […], la rupture d’avec leur continent est consommée pour plusieurs de ces écrivains qui rêvent d’une gloire mondiale pour laquelle notre continent n’a pas voix au chapitre […]. Il y a également, sur la place de Paris, le centre de la littérature d’expression française dans le monde que le manifeste de 44 n’a pas déplacé, des écrivains africains que les collections ghettos de certains éditeurs français ne fascinent pas ; plusieurs de ces écrivains se font un devoir de déposer tous leurs manuscrits chez Présence Africaine ».
Néanmoins, « quelques écrivains africains, parmi ceux qui comptent, sont restés dans une logique militante en faveur de leur continent. Le rapatriement de certaines de leurs manuscrits par Alain Patrice Nganang, Gaston Kelman… qui consentent à se faire publier par de « petits » éditeurs du continent participe de la même logique […]. L’exemple le plus édifiant de cet engament en faveur du continent est celui de Mudimbe […]. Universitaire de renom, Mudimbe publie ses essais chez les meilleurs éditeurs nord-américains pour être à la hauteur des meilleurs intellectuels du monde. « En revanche, il réserve à Présence Africaine toute son oeuvre proprement littéraire ».Précisément pour affirmer que la présence et les problématiques spécifiques à l’Afrique ne sont solubles dans aucune forme de mondialisation ».

Un article de Marcelin Vounda-Etoa, pour le le Quotidien Mutations (Cameroun).

07/01/2012 : le nouveau président de l’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire et ses attentes

Josué Guébo, écrivain et nouveau président de l’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire (AECI), était interviewé par le quotidien  « L’Intelligent d’Abidjan ».
Un entretien au cours duquel M. Guébo évoque son implication dans l’association littéraire ivoirienne : « J’ai choisi d’honorer le statut des écrivains ivoiriens. Rayonner le livre et optimiser les acquis de mes prédécesseurs. Parce qu’il existe en Côte d’Ivoire de grands écrivains […], la Côte d’Ivoire a une littérature dynamique et vivante qu’il faut honorer […]. Dans les milieux de la poésie de l’expression française, j’apprécie énormément le camerounais Paul Dakeyo. En Côte d’Ivoire, les auteurs comme Camara Nangala, Régina Yaou, Tiburce Koffi, Biton Coulibaly. Les doyens Bernard Dadié, Zadi Zaourou ne sont plus à présenter ».
Et de donner son regard sur la nomination de l’écrivain Maurice Bandama à la tête du Ministère de la culture : « Il s’est révélé manager de qualités municipales. Je pense que le Ministre Maurice Bandama, mènera à bien sa nouvelle mission à la tête du ministère de la Culture ».
Et ses attentes auprès du chef de l’État, Alassane Ouattara « La fonction classique de Chef de l’État fait de lui le protecteur des Arts et lettres. Automatiquement, le Chef de l’Etat est l’un des nôtres, et saura distinguer l’intérêt des écrivains ivoiriens parmi tant de priorités dans son agenda politique et civil. C’est bien cette marque d’estime que le bureau tout entier de l’Association des Écrivains Ivoiriens attend du Chef de l’État ».

Un entretien réalisé par Ben Ismaël, pour le le quotidien L’intelligent d’Abidjan (Côte d’Ivoire).

06/01/2012 : créer des conditions favorables à la création artistique en Guinée

Ahmed Tidjani Cissé, ministre de la Culture de la Guinée rendait récemment visite à la maison d’édition le « Nègre international », une visite qui a fournit l’occasion d’un échange avec les acteurs culturels présents.
M. Tidjani Cissé s’est notamment exprimé en ces termes : « Je me définis comme homme de culture. Parce que l’homme se définit par son identité culturelle. C’est la culture qui est le fondement. Nous pourrons nous développer, être nous-mêmes, pour être souverains ; lorsque nous intégrons, pour fondement, dans notre identité la culture ».
Le ministre de la culture guinéen a toutefois reconnu « pour le cas de son pays, le manque de professionnalisation des artistes. Alors même que toute la Guinée est composée d’artistes ».
Selon M. Tidjani Cissé « Nous essayons de créer des conditions afin que les créateurs vivent de leur création. C’est-à-dire créer des industries culturelles qui génèrent des revenus de tout ce qui tourne autour de la création artistique ».

Un article de Adama Aïdara Kante, pour le Le POPulaire, le quotidien d’information de proximité (Sénégal).

05/01/2012 : la première collection ADEA/Unesco-Michel Lafon

Rokhaya Diawara évoque la spécificité de la Collection « Bouba et Zaza », récemment présentée à la Foire du Livre et du Matériel Didactique de Dakar. Une collection qui constitue « le premier produit » du partenariat ADEA/Unesco – Michel Lafon : « Cette collection présente aussi une nouvelle approche dans l’environnement éditorial. Le choix des thèmes, la nature du partenariat, la méthode, le choix des personnages, les illustrations, tout répond à une nouvelle vision de l’école qui intègre l’environnement familial ».
Mme Diawara explique le choix éditorial « délibérément, nous avons fait en sorte que la collection s’adresse à une tranche d’âge de 4 à 15 ans. C’est une collection dynamique : on est aujourd’hui à dix livres. C’est une chaîne qui continue. À côté du livre, nous avons développé le support multimédia (dessins animés) que nous voulons mettre à la disposition de l’ensemble des télévisions africaines. Nous sommes aussi en train de réfléchir à traduire la collection (qui existe déjà en français, anglais, portugais et kiswahili) dans les langues nationales pour développer les industries culturelles locales ».
Et une annonce : « En 2012, nous allons ouvrir le débat pour recueillir les idées et les suggestions de tous les experts africains en matière d’éducation ».

Des propos recueillis par Seydou Ka, pour le quotidien Le Soleil (Sénégal).

05/01/2012 : à propos du partenariat ADEA/Unesco-Michel Lafon

Dans un entretien avec le quotidien Le Soleil, Rokhaya Diawara (administratrice nationale du programme « Promotion de l’apprentissage tout au long de la vie : de la petite enfance à l’enseignement supérieur » au bureau de l’Unesco à Dakar), revient sur le partenariat entre l’Unesco, l’Association pour le Développement de l’Éducation en Afrique (ADEA), et la maison d’édition Michel Lafon :  « un moyen de promotion du livre et une opportunité de développement de l’édition locale ».
Dans le cadre de ce partenariat « Michel Lafon assure toute la partie financière pour l’édition des supports : paiement pour les illustrations, mise en page, impression […]. L’Unesco et l’Adea, qui maîtrisent l’environnement éducatif au niveau international et local, apportent leur expertise ».
Une collaboration qui a été lancée lors du forum mondial sur l’éducation (Dakar, 2000) « au sortir duquel, les parties prenantes de la famille de l’éducation s’étaient entendues sur six objectifs clés pour mettre en œuvre le concept « d’Éducation pour tous » (EPT).
Ce projet avait pour objectif d’impliquer « les ONG, la société civile et toutes les forces vives, en termes de mobilisation de ressources financières, surtout par le biais de partenariat avec le secteur privé qui, jusque-là, a été le maillon faible autour du concept « Éducation pour tous ». En effet, et jusqu’alors, l’Unesco tout comme l’ADEA « ne parvenai[ent] pas à mobiliser des financements et des ressources techniques du secteur privé ».
Ceci pour relever plusieurs défis : « la réforme du secteur de l’éducation, parce que l’Unesco et l’Adea veulent promouvoir une vision plus holistique de l’éducation, en intégrant le concept d’éducation de base qui prenait l’enfant du bas-âge jusqu’à la fin du moyen-secondaire » ; « la réforme des programmes d’enseignement, notamment en matière d’approche par les compétences ».
Le choix de l’éditeur français Michel Lafon s’est basé sur plusieurs critères : « cet éditeur a toujours été présent, depuis le début de la phase de réflexion, lors de la 4ème conférence africaine de 2009 et la conférence mondiale de l’éducation et de la protection de l’enfant à Moscou, un an après. Mais, surtout, c’est parce que Michel Lafon était le partenaire qui acceptait, plus ou moins, de s’investir selon les conditions qu’on avait proposées. Il fallait des investissements et on allait un peu à l’aventure. Et ce n’était pas tous les éditeurs qui avaient, à la fois, les capacités et acceptaient d’aller dans la logique que nous voulions ».
Le mode d’action de l’éditeur : « nous avons choisi Michel Lafon pour son expérience et sa vision qui est, à terme, de participer au renforcement des capacités des industries culturelles dans les pays africains, à l’image du partenariat qu’elle a noué avec Le Soleil, au Sénégal, et Fraternité Matin, en Côte d’Ivoire […]. Quand [la maison d’édition] arrive dans un pays, [elle] s’associe toujours avec un partenaire local et essaie de voir comment adapter ses produits aux réalités locales et de réfléchir à de nouvelles idées et de nouveaux supports ».
Une telle collaboration permet, dans un marché du livre « très complexe [et où tout ] est sous forme d’appel d’offres, de concurrence, etc. Et quand on n’a pas les moyens techniques et financiers pour répondre aux appels d’offres, on est exclu, de facto. Le Soleil aurait, par exemple, du mal à répondre à un appel d’offres national, parce que les normes édictées et validées au niveau international font de sorte qu’il soit exclu de facto, parce que n’ayant pas la caution technique et financière ni l’expérience pour le faire. Il ne serait pas compétitif ».
L’ADEA et l’UNESCO ont donc « demandé à Michel Lafon de hisser vers le haut toutes les maisons d’édition avec lesquelles elle s’associerait dans ce processus ».

Des propos recueillis par Seydou Ka, pour le quotidien Le Soleil (Sénégal).

04/01/2012 : le droit d’auteur et ses aléas au Cameroun

Un article publié dans le quotidien Mutations a retenu notre attention, mettant en exergue les tensions entre industries culturelles en plein renouveau au Cameroun et les problèmes liés à l’administration du droit d’auteur.
Justin Blaise Akono, l’auteur de l’article pose la question « Le Cameroun a-t-il retrouvé son aura d’antan avec de grands rendez-vous culturels d’avant crise économique de 1986 ? »
Si, comme le note le journaliste, « les salles de spectacles ont été transformées en quincailleries. Néanmoins, en 2011, les salles existantes ont fait vibrer le public […]. Les festivals grippés du fait, selon certains organisateurs, de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun, ont retrouvé vie. Pendant que certains tels « Les Écrans noirs » ou le « Festi Bikutsi » semblent plonger, d’autres ont innové à l’instar de « Yaoundé Tout Court ».
M. Akono souligne que « la production musicale était presqu’en berne, sur le plan populaire ». Une « crise » liée à une « [p]roduction plus axée sur les musiques dites d’élite ».
Plusieurs problèmes à ce niveau : « Pendant que les artistes tentent une survie sur leurs scènes d’expression, d’autres se produisent dans les salles afin de gérer les droits de la corporation. Ainsi, l’art musical connaît trois secousses en l’espace de douze mois. En juin, en dépit des ordonnances de la Cour suprême prévoyant le statu quo ante en ce qui concerne les décisions de la ministre de la Culture, qui ont abouti à la création de la société civile de l’art musical (Socam), la présidente sortante, Odile Ngaska est réélue et son assemblée générale validée par le ministère ».
Des problèmes qui n’ont pas épargné la filière littéraire : « le souhait de certains n’était plus un recours à la justice comme l’ont fait Hubert Mono Ndjana et Elise Mballa Meka, ancien et actuel présidents du conseil d’administration de la société civile de gestion des droits d’auteur de la littérature et des arts dramatiques (Sociladra). Cependant, l’assemblée générale élective a dû être reportée et repoussée d’un mois, du fait d’un conflit né de la gestion du fichier (électoral) ».
L’auteur de l’article le souligne : « comme dans l’art musical, les principaux acteurs que sont les écrivains sont généralement absents, plus intéressés par leur production que la dispute des droits d’auteurs, qui sont un appoint des revenus d’un artiste.
Ainsi, pendant que les gestionnaires des droits d’auteur se disputaient, les écrivains crachaient de l’encre. Et la production en 2011 a visiblement été très abondante, si l’on s’en tient à la vague des cérémonies de dédicaces et des notes de lectures ».
Un décalage flagrant entre une production écrite foisonnante et des problèmes juridiques, si l’on observe que des « [é]crivains de professions ou experts dans des domaines précis ont couché leurs idées sur du papier volumineux, allant des essais au roman en passant par les productions épistolaires. La politique, les sports, la société ou la science n’ont pas échappé à leur plume. Parfois, certains ouvrages à succès ont été remis au goût du jour à l’instar du «Fils d’Agatha Moudio» réédité par Clé.
Les plus marquants semblent les derniers dont les dédicaces ont été organisées en décembre. Du plus récent au plus ancien, l’on pourrait citer les «Lettres d’ailleurs» de Jean-Marie Atangana Mebara publiées aux éditions L’Harmattan ».

Un article de Justin Blaise Akono, pour le quotidien Mutations (Cameroun).

03/01/2012 : « Livres et Auteurs du Bassin du Congo » au salon du livre de Paris 2012

Meryll Mezath revient sur l’initiative du stand « Livres et Auteurs du Bassin du Congo », projet lancé en mars 2010 et prolongé en 2011 dans le cadre du salon du livre de Paris et qui « s’impose peu à peu comme le rendez-vous incontournable des littératures africaines ».
Un espace dont « la vocation du stand est d’abord de valoriser les écritures contemporaines du Bassin du Congo en mettant particulièrement l’accent sur les auteurs et les éditeurs congolais […]. Une façon pour les organisateurs de poursuivre les actions menées à Brazzaville et à Paris au sein de leurs librairies ».
Le salon du livre de Paris a hébergé, depuis trente deux ans, « de nombreuses initiatives éphémères […] pour valoriser les œuvres d’auteurs africains. Des petites maisons d’édition africaines ont parfois été représentées sans rencontrer d’écho particulier. Faute de mieux, les écrivains et les éditeurs africains se donnaient rendez-vous à la Librairie du Sud, un stand organisé par Cultures Sud pour valoriser les littératures du Sud ».
On s’en souvient « [j]usqu’en 2009, le stand de Radio France internationale donnait la parole aux écrivains et universitaires du continent à travers un programme spécialement dédié à l’événement. À cette époque, les auteurs africains erraient dans les allées du Salon du livre, passant sans cesse d’un stand à l’autre, tandis que les auteurs publiés par les grandes maisons d’édition françaises étaient accueillis sur le stand de leur éditeur. C’est le cas du Congolais Alain Mabanckou, édité par Le Seuil avant de l’être chez Gallimard ».
« Livres et Auteurs du Bassin du Congo » représente depuis 2010 pour les écrivains africains « un repère dans cette grande foire internationale du livre ». Selon l’écrivain togolais Théo Ananissoh : « Je ne pense pas avoir été le seul à m’y sentir à l’aise. Patrice Nganang, Jean Divassa-Niama, Florent Couao-Zotti et bien d’autres auteurs africains m’ont semblé avoir pris autant de plaisir que moi à se trouver dans cet endroit qui associait beauté et efficacité ».
Un espace qui a hébergé des conférences et rencontres avec des invités comme « Jack Lang, Hervé Bourges, Constant Némalé, Yvan Amar, Bernard Cerquiglini, Jean-Noël Schifano [et de] prestigieuses personnalités littéraires comme Nimrod, Wilfried Nsondé, Calixthe Beyala, Henri Lopes, Gaston Kelman, Mambou Aimée Gnali, Abd Al Malik, Boniface Mongo Mboussa, Jean Bofane et tant d’autres ».
Selon l’auteur de l’article, Meryll Mezath « [l]e succès de cet événement a amené les organisateurs à renouveler l’expérience en 2012, confirmant […] une étape dans le long processus qui nous conduits, nous Africains du centre de l’Afrique, à affirmer notre présence sur la scène internationale par la capacité de nos écrivains, de nos artistes, de nos penseurs, de nos chercheurs à épouser leur temps, à en traduire l’évolution, à imposer leur talent bien au-delà de la sphère géographique où ils se meuvent ».

Un article de Meryll Mezath, pour le quotidien Les Dépêches de Brazzaville (Congo-Brazzaville).

02/01/2012 : vision d’un écrivain sur l’édition sénégalaise

Dans un entretien avec le Sud Quotidien, l’écrivain sénégalais C. Moumar Guèye explique son choix des Nouvelles Éditions Ivoiriennes (NEI) pour publier ses ouvrages, il revient ainsi sur les difficultés liées à l’édition au Sénégal. Une profession au sein de laquelle « certains [certains éditeurs] manquent de compétence et de rigueur professionnelle ».
Des problèmes qui se ressentent aussi bien au niveau de la facture et du contenu des livres « souvent fragiles et truffés de fautes », que de la diffusion : « nos éditeurs après avoir publié les livres, se contentent d’organiser une symbolique cérémonie de dédicace et oublient d’assurer la promotion du livre dans les espaces de vente et sur internet […]. Par ailleurs, la plupart de ces maisons d’édition sont inconnues sur internet et n’ont ni comité de lecture, ni administration fiable. Enfin, la quasi-totalité de nos éditeurs ne proposent pas leurs ouvrages à l’étranger et aux concours littéraires à travers le Monde. Même ceux qui ont reçu le grand Prix du Président de la République, ne sont pas bien connus hors du Sénégal ».
D’après M. Guèye « certains d’entre eux, après avoir touché l’argent du Fond d’aide à l’édition, exploitent les auteurs et ne leur payent jamais leurs maigres droits ».
L’écrivain de proposer la mise en place d’une « commission de contrôle et de déontologie impliquant notamment le Ministère de la Culture, l’Association des Écrivains, le BSDA, l’Association des Professeurs de Français entre autres pour règlementer cette activité. Ladite commission fixerait les conditions d’attribution du fond d’aide qui ne devrait plus être versé exclusivement aux éditeurs ».
Au sujet du fond d’aide en question : « Les auteurs […] devrait [en] recevoir  une partie […], en compensation de toute l’énergie intellectuelle qu’ils auront fournie durant leur travail solitaire de créateurs littéraires ».

Un article de Chérif Faye, pour Sudonline-le portail de Sudquotidien (Sénégal).

01/01/2012 : peu de BD « faites par des marocains et éditées par des marocains »

Les deux bédéistes Abdelaziz Mouride et Jean-François Chanson (alias Mustapha Hornia) intervenaient le 22 décembre dernier à Casablanca, au cours d’une rencontre-débat sur la production de bandes dessinées au Maroc. Selon Abdelaziz Mouride : « Il n’y a pas suffisamment de bons dessinateurs capables de réaliser des bandes dessinées ».
Bichr Bennani, de la maison Tarik Éditions a donné sa vision de la situation : « Je ne pense pas que ce soit lié à des éditeurs réticents ou que ce soit une question relative à la diffusion. La production de bande dessinée n’est pas suffisante c’est là le vrai problème ».
Jean-François Chanson comparait la production marocaine à la production algérienne : « Actuellement les algériens réalisent un album par mois et au Maroc nous arrivons a peine à une bande dessinée par an ». Une situation paradoxale pour un pays qui «est le seul dans le continent africain à dispenser des cours de bande dessinées. Cette formation existe dans les deux écoles de Beaux arts sous la tutelle de l’État. Il s’agit de l’école des Beaux arts de Casablanca et l’Institut National des Beaux arts de Tétouan (INBA). Malgré ces deux filières spécialisées, il existe très peu de dessinateurs de bande dessinées ».
L’exemple du dessinateur Brahim Raiss est éloquent : « Ce dernier n’a pas réussi à publier son album au Maroc et s’est donc dirigé vers des éditeurs algériens. La dernière bande dessinée éditée au Maroc est Tagine de lapin, publiée chez Yomad Éditions spécialisée dans les livres jeunesse ».

Un article de Qods Chabâa, pour le quotidien Le Soir-échos (Maroc).

2 Replies to “Revue de presse de janvier 2012”

  1. J’ai l’honneur de solliciter de votre haute bienveillance l’octroi d’une aide financière pour pouvoir continuer mes études.
    J’ai été accepté a l’Université de rennes 2 en Master en AES spécialité EEPMO ; j’ai même reçu la pré inscription mais mes parents n’ont pas les moyens pour mes financer mes études raison pour laquelle j’ai pas puis aller jusque là mais l’école m’autorise a m’inscrire tardivement au plût tard le 30Novembre 2016 .Aider moi s’il vous plait afin que je puisse aller continuer mes études a l’Université des Rennes 2 .
    En attente d’une suite favorable ; je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations les plus distinguées.

    1. Monsieur,

      Je suis désolé mais il y a sans doute un malentendu : EditAfrica n’est pas une institution mais un site d’information et de réflexion. Bon courage toutefois pour votre recherche.
      Raphaël Thierry

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