Aperçu des dynamiques de l’édition africaine pour la jeunesse


par Raphaël Thierry

En proposant ce bref survol de certaines évolutions de l’édition pour la jeunesse en Afrique francophone au cours des quinze dernières années, à partir d’un positionnement européen, nous devons avant tout, et peut être paradoxalement, souligner l’impossibilité de l’exercice.

Rendre justice au « livre africain » commence déjà par en reconnaitre l’infinie richesse et la diversité. De même qu’il n’y a pas de « courant européen de l’édition jeunesse », nous éviterons donc de simplifier des situations continentales en une unité homogène. En ce sens, cette brève réflexion doit plutôt être considérée comme un « aperçu européen » sur des perceptions du livre africain pour la jeunesse, dont la visibilité au Nord ne représentera jamais la somme des réalités africaines in situ. À tort, on considère souvent que l’édition africaine pour la jeunesse est apparue au cours de la période contemporaine.

Sans rentrer dans les détails de l’immense historiographie du livre en Afrique, nous rappellerons que le livre s’y développe sous une multiplicité de formes depuis au moins le XIIIème siècle, mais qu’à partir du XIXème siècle, l’imprimerie qui est implantée à travers le continent est d’abord issue de l’entreprise missionnaire, avant d’être strictement encadrée par l’occupation coloniale européenne.

 
Toujours est-il que la littérature jeunesse existe dans la presse et dans l’édition coloniales, dans le livre scolaire et dans des journaux tels que L’Essor du Congo, avant qu’une édition jeunesse ne se développe sur place au cours de la seconde moitié du XXème siècle. Il est pourtant vrai que nombreux sont les enfants africains dont les premières lectures se font à partir d’ouvrages publiés au Nord. L’éditeur et écrivain malien Moussa Konaté l’admettait volontiers : étant enfant, ce sont les albums de Tintin qui ont éveillé son goût pour la lecture. Des années 1950 aux années 1980, des éditeurs comme Saint Paul Afrique sont encore rares à travers le continent, et ce sont plutôt les revues comme Mwana Shaba au Katanga, ou les fameux Kouakou dont la réalisation et la diffusion dans toute l’Afrique francophone sont effectuées par la Coopération française, qui représentent dans les premières décennies d’Indépendances des alternatives africaines à un flot ininterrompu d’ouvrages jeunesse importés dans les pays […]

[Lire la suite de l’article publié par Takam Tikou]

 

 

[L’intégralité du dossier de Takam Tikou 2016 « La belle histoire de la littérature africaine pour la jeunesse : 2000-2015 »]

Illustration : via Takam Tikou.

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