La bande dessinée africaine n’attend qu’une reconnaissance

05/03/2012 : « Dans les pays africains où sa place est prépondérante »

Selon Boumediene Abed, « L’expérience nous a apporté la preuve que tous ceux qui ont lu des BD durant leur enfance et adolescence ont dépassé leurs camarades dans la compétence langagière tout en gardant jusque dans leurs années de vieillesse la passion de lire ».

Les bandes dessinées « sont capables de recréer cette envie de lire susceptible, en dehors d’un enseignement scolaire efficace, de développer les facultés intellectuelles qui rendent les têtes bien faites. Des Africains qui ont compris le phénomène tentent de réduire, aujourd’hui, les risques de situations graves de vide culturel et de sous- développement mental ont enclenché un processus d’apprentissage par la production de livres en bandes dessinées, à vocation scientifique, littéraire, historique, humoristique ».

Pour Hilaire Mbiye Lumbala, universitaire et spécialiste du neuvième art en Afrique, il faut « mettre l’accent sur les moyens de pérenniser le patrimoine commun mais [aussi] encourager à la créativité moyennant ce support de la BD qui facilite la lecture par la caricature et le texte ».

La bande dessinée africaine peut s’enorgueillir de personnages comme « Zoba Moke au Congo Brazzaville, Mata-Mata, Pili Pili, Apolosa, Mohuta et Mapeka au Congo démocratique, Dago, Mnsieur Zézé et Camphy Gombo en Côté d’Ivoire, Bibeng et Tita Abessola au Gabon, Tekoué en République centrafricaine, Boy Melakh et goorgoulou au Sénégal […]. Il y a actuellement en Afrique une prolifération de titres de BD fondée sur la diversité et l’originalité intéressant tous les domaines artistiques : peinture, sculpture, architecture, musique, cinéma, littérature, peinture populaire, photographie ».

Des problèmes freinent son développement : « manque de maisons d’édition, d’organisme de diffusion et de presse d’audience nationale ou internationale pour une publicité et une promotion des productions africaines ».

Il importe alors d’organiser « à l’échelle du continent africain, des concours, des prix, des festivals qui permettent de relancer la créativité ou l’esprit d’émulation malgré la diversité des langues héritées des anciens occupants : il y a des lusophones, anglophones, francophones, arabophones, en attendant que les langues africaines connaissent un meilleur statut et entrent dans la typologie des bandes dessinées éducative, historique, scientifique ».

Ceci pour un idéal : « installer des comportements sains, voire une culture du livre, source d’enrichissement et de développement de toutes les compétences langagières. Si les pays africains réussissent là-dessus, ils feraient un grand pas dans l’éducation des jeunes en mal d’évasion ».

D’après un article de Boumediene Abed publié dans le quotidien La Nouvelle République (Algérie).

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