La littérature bien mal mise en valeur à Bobo-Dioulasso, lors de la Semaine Nationale de la Culture

31/03/2012 : SNC 2012 : « Où a lieu l’exposition littéraire ? »

La Semaine Nationale de la Culture (SNC) s’est tenue à Bobo-Dioulasso du 24 au 31 mars 2012 pour sa 16ème édition. Créé en 1983, ce festival « participe de la volonté affirmée de l’État [burkinabè] de placer la culture au centre des enjeux de développement […] ». Il s’agit pour les organisateurs de « favoriser une meilleure interpénétration [des différentes communautés pour représenter] la grande diversité [des]  cultures et de l’équitable […] apport de toutes les expressions » (d’après l’éditorial du site Web de la SNC, en lien).

La littérature était représentée parmi les autres arts du Burkina Faso, durant cette dernière édition. Une « exposition littéraire […] ouverte le lundi 26 mars par M. Baba Hama, ministre de la Culture et du Tourisme ». Ab Bayili (journaliste pour le portail d’information LeFaso.net) souligne que « vingt et un exposants [y] occup[aient] les stands sur les vingt quatre prévus ».

Une exposition littéraire bien mal mise en valeur par les organisateurs, selon M. Bayili : « Il faut le dire sans ambages. L’exposition littéraire sur le site de la direction régionale des Éditions Sidwaya est l’un des parents pauvres de la 16ème édition de la semaine nationale de la culture. Les exposants ont reçu félicitations et encouragements verbaux des autorités. Ils espéraient mieux […] ».

Le journaliste relève les trois raisons de la faible fréquentation de l’espace littéraire de la SNC : « Primo : Lors des foires et des festivals, ce sont les maquis, bars et restaurants qui font l’attraction […]. Le livre ne semble pas être une priorité et un cadeau qu’on peut offrir à un être cher. Et pourtant. L’exposition littéraire de la 16ème édition de la semaine nationale de la culture présente des ouvrages pour toutes les générations. Des classiques africains aux ouvrages spécifiques (droit, économie, histoire, littérature…) sans oublier les dictionnaires et autres anthologies. L’exposition littéraire présente une gamme variée d’ouvrages et offre aux visiteurs un voyage dans le temps et dans l’espace, un voyage à travers les sociétés ».

Deuxièmement, « [l]’autre aspect peut être lié au coût des ouvrages jugé trop élevé. A cette préoccupation, certains libraires répondent qu’ils font des réductions de 10% à 15 % sur chaque vente. D’autres exposants ont transformé l’exposition à un cadre de formation et de partage de connaissance. Les origines de l’homme et sa destinée sont expliquées à chaque visiteur. Certains exposants sont plus pédagogues. Leurs stands sont une salle de classe où ils donnent des cours d’histoire, de géographique ou de sociologie ».

Enfin, «[p]our la plupart des exposants, la non présence du public est la faute de la coordination. Le programme général mentionne que les activités littéraires, l’exposition et la vente des livres ont lieu à la salle Rosario Chiquette au quartier Kôkô. Le quotidien du festival (le numéro 21 du SNC Kibaru) dans sa livraison du 27 mars à sa page 12 le confirme bien. [Or, c’est] le site de la direction régionale de Sidwaya Bobo à Bolomacoté sur l’avenue du gouverneur Louveau [qui] abrite cette exposition […]. Pour ce qui est du site lui-même […], la plupart des bobolais y compris les taximen ne connaissent pas exactement la situation géographique du journal Sidwaya à Bobo ».

Pour les prochaines éditions de la SNC, Ab Bayili suggère que l’organisation prévoie « un espace plus accessible, bien connu du public et le mentionner en noir et blanc dans le programme officiel ».

D’après un article d’Ab Bayili publié sur le portail d’information Lefaso.net (Burkina Faso).

Ce billet est également publié sur le portail Web de la revue Africultures (en lien).

 

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