Carnet de Mannheim

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Où il est question d’une singuliere notion : la « référentialité »

Raphaël Thierry

4 mars 2015. Les choses commencent enfin ! Je démarre mon postdoctorat de deux années au département de Romanistique Literatur- und Medienwissenschaft de Mannheim, et plus précisément au Research & Studies Centre (RSC). J’ai donc pensé que cette prise de fonctions serait l’occasion de relancer quelque peu le fil de publication sur EditAfrica. J’ai en effet parfois laissé de côté la vocation première de ce site Internet, qui était de constituer « un laboratoire de réflexions ».

Mannheim, donc. Nous sommes ici dans une pratique scientifique encore inhabituelle pour moi : l’interdisciplinarité est ici omniprésente. Mais je devrais plutôt parler de transversalité. La romanistique (aussi appelée « philologie » sous nos horizons) permet cette souplesse disciplinaire. Elle agrège en soit des études littéraires, sociologiques, linguistiques et autres medias studies. Les thématiques littéraires francophones sont très présentes ici, mais pas du tout exclusives du travail du RSC. Disons que nous sommes dans le cadre des « études romanes » et que le spectre est très, très vaste, mais plein d’intersections.

Une problématique parcourt les différents travaux menés par l’équipe (essentiellement germanique) du Centre : la « référentialité ». Cette notion est assez nouvelle pour moi, je dois l’avouer. Mais plus j’y réfléchis, et plus je pense que la plupart des études abordant les questions littéraires sous leur aspect social/économique partagent un langage proche du champ de la référentialité. Je pense ici en particulier aux travaux qui gravitent autour de l’Association Internationale pour l’Étude des Littératures Africaines (Apela) et le champ/système littéraire.

 

La référentialité s’intéresse globalement (et une définition plus fine serait fournie par mes collègues) aux croisements, ou plutôt à la combinaison du travail littéraire à des critères non littéraires, par exemple ceux qui font partie de la communication littéraire. Que l’on parle de positionnements d’auteurs, de politiques éditoriales ou encore du traitement médiatique, la référentialité est constante dans la production et la communication littéraires. Comment y fait-on référence aux œuvres ? Comment se réfère-t-on à tel ou tel environnement culturel/social lorsque l’on écrit/critique ? Comment, et surtout pourquoi les écrivains ont-ils recours à des positionnements aussi bien littéraires que symboliques ? Pourquoi le public va-t-il consacrer tel ouvrage plutôt que celui-ci ?

Cette référentialité est un outil, une entrée vers une approche « anglée » du fait littéraire et de tous les processus de réception de la littérature. L’édition y est un des principaux rouages. Et il me reste maintenant à penser une insertion des problématiques éditoriales africaines au sein de ce champ de recherche.

Je proposerai dans les temps prochains d’évoquer plus en avant les différents travaux menés par l’équipe du RSC.

Le travail commence donc, endlich !

Raphaël Thierry

 

 

 

Illustration : Mannheim-Kurpfalzbrücke, 2016 (credits R.T)

 

One Reply to “Carnet de Mannheim”

  1. […] de deux années à l’Université de Mannheim fin décembre. Je reviendrai plus tard sur cette belle expérience. Pour le moment, je voudrais plutôt me concentrer sur l’actualité de ma […]

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