Expositions, salons et débats autour de la BD africaine francophone

La bande dessinée prend une place de plus en plus importante dans les débats liés aux cultures littéraires africaines.

Plusieurs évènements ont ainsi témoigné de la médiatisation croissante du neuvième art africain.

Le 1er « Salon des auteurs Africains de Bande Dessinée »

L’APBDI (Association pour la Promotion de la Bande Dessinée Internationale) organisait du 3 au 5 décembre 2010 un « Salon des auteurs Africains de Bande Dessinée ».
À cette occasion, une trentaine d’auteurs africains et quelques auteurs européens ayant traité de l’Afrique dans leur œuvre étaient présents :
Al’MATA (RDC), Adjim DANNGAR (Tchad), Albert TSHISUAKA (RDC), Joelle EBONGUE (Cameroun), Alix FUILU (RDC), Anani MENSAH (Togo), Barly BARUTI (RDC), Bring de BANG (Congo-Brazzzaville), Jean François CHANSON (France – Maroc), Christophe Ngalle EDIMO (France-Cameroun), Didier KASSAÏ (République centrafricaine), Didier VIODE (Bénin), Faustin TITI (Côte d’Ivoire), Hector SONON (Bénin), Joelle ESSO (Cameroun), Léon TSHIBEMBA (RDC), Massiré TOUNKARA (Mali), Pahé (Gabon), Pat MASIONI (RDC), POV (Madagascar), Simon Pierre MBUMBO (Cameroun), TT FONS (Sénégal), Umar TIMOL (Île Maurice), Joel SALO (Burkina Faso), Willy ZEKID (Congo-Brazzaville), Alain KOJELE (RDC), Yannick Deubou SIKOUE (Cameroun), Lassane ZOHORE (Côte d’ivoire), SERAPHINE (Belgique), Eric WARNAUTS (Belgique), Guy RAIVES (Belgique), Jean-Philippe STASSEN (Belgique), Jean DUFAUX (Belgique).

Nous retiendrons la conférence de Christophe Cassiau-Haurie : « Colonisation et décolonisation dans la bande dessinée » (5 décembre 2010). Cette conférence est consultable sur Youtube :

 

 

 

 

 

 

Et « Regards croisés des auteurs africains et européens sur la bande dessinée » (4 décembre 2010). Une table ronde également consultable sur Youtube :

 

 

 

 

 

 

« 50 ans de BD africaine francophone »

Du 4 avril au 20 mai 2011, une exposition était organisée à l’IUFM Centre Val de Loire sur le thème « 50 ans de BD africaine francophone ».
Une manifestation qui était l’occasion de rappeler que c’est « dans l’entre deux-guerres que sortent en Afrique les premières planches mais elles sont réalisées par des colons et des missionnaires qui voulaient faire passer des idées et des messages. Il a fallu attendre les années 60 pour que les choses changent et les premières histoires réellement africaines voient le jour notamment à Madagascar, avant que, « [d]ans les années 90, le début du processus démocratique [permette] aux dessinateurs de s’exprimer dans la presse indépendante, par le biais de la caricature. Une liberté qui se traduit aussi par de l’auto-édition, les artistes distribuant leurs albums dans les rues ».

FR3 a consacré une émission à l’exposition, ce reportage est consultable sur le site de France Télévisions :

 

 

 

 

50 années de BD africaine francophone

Christophe Cassiau-Haurie et Christophe Meunier ont publié le catalogue éponyme de l’exposition en décembre 2010, aux éditions L’Harmattan.
50 ans de BD africaine francophone donne à voir « une centaine de couvertures et planches de bandes dessinées africaines – Maghreb et océan Indien compris – depuis les années 1930 jusqu’en 2010. Des images, pour certaines rarissimes, précieuses, fruits d’un long travail de documentation, que l’on se délecte à regarder » (source : Takam Tikou).
Des auteurs qui soulignent cependant qu’en Afrique, « la BD n’est pas reconnue comme un art à part entière […]. Les auteurs ont mauvaise réputation car beaucoup pensent qu’ils font cela à défaut d’autres choses […]. De plus, très peu d’écoles supérieures d’art intègrent la BD dans leur cursus. Il y a un problème de reconnaissance évident ».

Cassiau-Haurie (Christophe), Meunier (Christophe), 50 années de BD africaine francophone. Paris : L’Harmattan, 2011, 108 pages.

ISBN : 978-2-296-13654-0

Histoire de la BD congolaise

Histoire de la BD congolaise. Paris : L'Harmattan, 2010, 294 pages - ISBN : 978-2-296-12028-0On peut enfin signaler un autre ouvrage de Christophe Cassiau-Haurie : Histoire de la BD congolaise. Cette recherche réalise un tour d’horizon de La République Démocratique du Congo qui « constitue l’un des pays les plus florissants du continent africain en matière de bande dessinée. Celle-ci a fait son apparition dans les journaux du pays en 1921 et n’a jamais cessé de se développer. La saga de la BD congolaise est ponctuée d’évènements cocasses et riche de talents individuels. L’auteur revient sur cette histoire méconnue tout au long de ces pages remplies d’illustrations » (source : L’Harmattan).Histoire de la BD congolaise. Paris : L'Harmattan, 2010, 294 pages - ISBN : 978-2-296-12028-0

L’ouvrage s’attache à évoquer « [l]es magazines, […] albums et […] auteurs de BD ayant parfois, malgré les foudres de la censure locale, porté un regard critique sur l’histoire chaotique de cet immense pays qu’est devenue la République Démocratique du Congo […]. Le résultat est, du point de vue analytique et chronologique, une étude passionnante sur l’incomparable richesse créative de la BD congolaise dans tous ses états » (Source : Alain Brezault, Africultures, septembre 2010).

 

Cassiau-Haurie (Christophe), Histoire de la BD congolaise. Paris : L’Harmattan, 2010, 294 pages.

ISBN : 978-2-296-12028-0

Reconnaissances pour la bande dessinée en Afrique

Si la bande dessinée doit encore trouver son droit de cité en Afrique, certaines initiatives permettent pourtant d’envisager des lendemains meilleurs. Rappelons la tenue du 4ème Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA), qui récompensait en octobre plusieurs écrivains congolais : Al’Mata, Jérémie Nsingi, Judith Kaluaji, Asimba Bathy et Léon Tshibemba.
Al’Mata a ainsi remporté « le premier prix de la Bd africaine dans la catégorie de meilleurs albums », Asimba Bathy du « Kin Label » a obtenu « le troisième prix dans la catégorie de meilleurs fanzines » et, dans cette dernière catégorie, « la revue « Amazone » de Kin Label s’est vue couronnée du prix spécial du jury.

De même, le festival « Mboa BD », qui se tient depuis deux ans à Yaoundé semble prendre une place de plus en plus grande sur la scène du livre camerounais. La dernière édition qui s’est clôturée le mois dernier (26 novembre 2011) a remporté un vif succès auprès du public de Yaoundé.
Au terme du festival, des récompenses ont été attribuées à Cédric Minlo (premier prix), William Kamgaing et Benito Tameli, (2ème et 3ème). Les prix spécial-jury ont été attribués à Martine Zobo’o Onana et Bertrand Mbozo’o.

Le collectif A3 qui est à l’origine du festival a, par ailleurs, lancé Bitchakala, « journal de la BD camer », en mars 2010.
Ce mensuel se présente sous la forme d’un petit fascicule d’une quarantaine de page, vendu 300 Francs CFA dans les kiosques et librairies du Cameroun.

On notera la présence de l’éditeur camerounais Ifrikiya au cours du Mboa BD festival, ce qui laisse envisager de nouvelles pistes pour l’édition de jeunesse au Cameroun.

R.T., pour la rédaction EditAfrica

One Reply to “Expositions, salons et débats autour de la BD africaine francophone”

  1. Super compte rendu ! Il est vrai que la bande dessinée africaine est très riche, il était temps de la dévoiler au grand public !

Répondre à kimi et harry Annuler la réponse

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.