Recommandations du directeur de la Banque Mondiale aux éditeurs africains

09/05/2012 : « African publishers lag behind in new technology for digital publishing »

Selon le responsable de bureau « édition » de la Banque Mondiale, Richard Crabbe, de nombreux éditeurs africains sont encore à la traine par rapports à leurs homologues asiatiques, européens et américains dans le domaine des technologies numériques.

Il a ainsi mis en lumière des enjeux évidents pour les professionnels, même si l’on pourra tout de même dénoter quelques traits de paternalisme dans le propos de ce responsable de la BM. On retiendra donc une vision extérieure intéressante pour les éléments techniques qu’elle apporte, tout en soulignant des éléments d’un discours traditionnel des institutions du Nord à l’égard de l’Afrique, et des nombreuses solutions quelles peuvent proposer, alors même que les opérateurs locaux développent chaque jour de nouvelles stratégies pour développer et assoir leurs activités…

Il intervenait dans le cadre d’une rencontre tenue durant la Nigeria International Book Fair de Lagos. La rencontre était intitulée « State of Infrastructural Development in Africa and the Future of the Book Trade », Richard Crabbe a affirmé que le développement de l’accès Internet a suscité une vague d’auto-édition, ajoutant que les écrivains pouvaient plus diffuser leur travail vers le marché global du livre avec l’éditeur comme seul intermédiaire. Qui plus est, Internet leur donne désormais un accès illimité et instantané à un lectorat international ».

Il a ainsi appelé « les écrivains et les éditeurs africains à profiter des technologies de l’information pour diffuser leurs écrits dans des pays où les livres imprimés n’ont jamais réussi à être diffusés ».

L’administrateur a également expliqué que les infrastructures Internet sont un facteur de rattachement pour des pays africains jusqu’alors éloignés du commerce mondial.  Il a noté que la faiblesse des infrastructures augmentait de 40% le coût du transport dans les pays côtiers, et qu’elle était de l’ordre de 20% supérieure pour les pays enclavés.

Dans les technologies de l’information et Internet, les infrastructures sont le matériel qui permet l’interconnexion entre les ordinateurs et leurs utilisateurs. Les infrastructures comprennent différents supports de transmission comme les lignes téléphoniques, les transmissions satellites et les câbles de télévision, les antennes, ainsi que les routeurs, les fournisseurs d’accès entre autres instruments de transmission de l’information. Les infrastructures comprennent également les logiciels qui sont utilisés pour envoyer, recevoir et gérer les flux transmis.

Il a souligné les principales contraintes que rencontrent les TIC dans leur pénétration en Afrique, en particulier l’accès à l’électricité, estimant le taux d’accès en 2009 autour de 42%, avec des différences de 69% à 25% entre les zones urbaines et les zones rurales. Selon lui, au train où vont les choses, l’accès à l’électricité devrait augmenter de près de 51% d’ici 2030.

À propos de ce que réserve le futur au marché du livre africain, il a tenu à souligner que, une certaine indigence des infrastructures en Afrique, l’avenir de l’industrie éditoriale n’était pas désespéré, et que les professionnels devaient plutôt considérer le problème du fossé qui s’est creusé avec les autres continents comme un défi, ajoutant que c’est ce défi qui les stimulera pour agir, en développant de nouvelles stratégies.

La rencontre s’est achevée avec la présentation du travail du Directeur M.O Akinleye et de la Professeur Felicia Adetoun Ogunseye, ces derniers ont tous deux été honorés pour « leur immense contribution au développement et le renforcement de l’édition et du marché du livre au Nigeria ».

D’après un article d’Oladipupo Akinwunmi publié sur le portail Web Wordstage News online (en lien).

Ce billet est également publié sur le portail Web de la revue Africultures (en lien).

 

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