Revue de presse d’octobre 2011

Ce mois-ci dans la revue de presse EditAfrica : ADEA, Algérie, Association des Libraires Algériens, bande dessinée, Cameroun, coédition, Congo-Brazzaville, coopération culturelle, diasporas, droits d’auteur, écrivain africain, FranceLivre, L’Harmattan, langues africaines, livre scolaire, Mali, Marseille 2013, programmes scolaires, RDC, TVA, Zimbabwean International Book Fair…

 

30/10/2011 : sélection d’éditeurs d’Afrique et du monde pour la caravane du livre 2011

Chaque année depuis 2004, l’Association Internationale des Libraires Francophone tient son cahier des charges en participant à l’organisation d’une caravane du livre en Afrique.
De l’Afrique de l’Ouest à l’Afrique Centrale, la caravane, qui proposait au départ uniquement des ouvrages d’éditeurs français, a intégré, depuis 2009, une sélection d’ouvrages d’éditeurs africains. Cette liste d’ouvrages a été établie en partenariat avec la base de données bibliographique pour les professionnels du livre « Electre » et le centre national de littérature pour la jeunesse « la Joie Par Les Livres ».
La liste des éditeurs sélectionnés pour la caravane du livre 2011 est désormais disponible.

Une liste disponible sur le site Web de l’AILF.

29/10/2011 : L’Harmattan à Lille

Thibaut Willems, gérant de la librairie L’Harmattan à Lille depuis juillet, entend innover : « Proposer ce que l’on ne trouve pas ailleurs est le leitmotiv de cet ancien bouquiniste bruxellois. Dans les rayons, les livres de sciences humaines, arts, littérature française et internationale se côtoient. Les auteurs africains, antillais et sud-américains sont bien représentés ».
Les clients du magasin peuvent acheter et vendre des livres d’occasion. « J’évalue les œuvres selon plusieurs critères : la rareté, la collection, l’état du livre et l’auteur. Il faut aussi que le livre corresponde à ce que je vends ».
Un espace supplémentaire a été aménagé pour la lecture : « Autour d’un café, les clients peuvent s’installer dans des fauteuils et échanger. Situé au fond du magasin, cet endroit permettra d’accueillir des auteurs pour des rencontres littéraires […]. Bimensuels, ces rendez-vous seraient mis en place dès janvier ».

Un article de L.-E. H., pour le quotidien La voix du Nord (France).

28/10/2011 : Henri Lopès invité du prix ivoire 2011

Le jury en charge de la sélection des ouvrages en concurrence pour le prix Ivoire pour la littérature africaine d’expression francophone 2011 vient de retenir Comme un ciel d’hivernage de Takia Nafissatou Fall, les tomes 2 et 3 de Félix Houphouët-Boigny, de Frédéric Grah Mel, Gorée, les esclaves y pleurent encore, de Georges Holassey, Pauvre petite orpheline ; la voix d’une mère dans l’au-delà,  de Gaston Ouassénan et Des nouvelles du Sud, de Fantah Touré.
Le Prix Ivoire sera décerné le 5 novembre à l’hôtel Ivotel, quartier du Plateau, en présence d’Henry Lopès.

Un article de M.A., pour L’Expression, sur Abidjan.net (Côte d’Ivoire).

26/10/2011 : quand l’actualité exige de nouveaux livres d’histoire

Karim Ben Smaïl, directeur général des éditions Cérès (Tunisie), lance le projet « l’Histoire immédiate et l’Histoire contemporaine ».
Dans le cadre de « l’Histoire immédiate » et au lendemain de la révolution tunisienne, la maison d’édition annonce la parution d’un livre d’entretiens, d’un atlas stratégique de la Méditerranée contemporaine coédité avec un éditeur français et par l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, ainsi qu’une  biographie de Mohamed Bouazizi.
Dans le cadre de « l’Histoire contemporaine », Cérès sortiront prochainement un ouvrage de 300 pages définissant « les grandes dates et les grands personnages de l’Histoire de la Tunisie » et couvrant la période allant de la préhistoire à la révolution.
Enfin, dans la tradition des « Beaux Livres », un ouvrage de photos est en préparation qui retracera « l’essentiel, le plus créatif, le plus graphique, le plus significatif et le plus beau de toute l’expression visuelle de la révolution » : photos, graffiti, sculptures, street-art, détournements d’objets, « près de cent artistes y participeront ».

Un article de Alya Hamza, pour Jetset magazine.

24/10/2011 : la librairie algérienne ou la faillite d’une filière

Depuis la grand-messe du SILA, suivie d’un FIBDA plein de promesses, l’optimisme parait de mise s’agissant du livre en Afrique, un enthousiasme que l’éditeur-libraire algérois Bousad Ouadi se charge de tempérer. Beaucoup d’éléments techniques sur l’activité du libraire en Algérie dans cet entretien, une profession grevée par de nombreuses difficultés :
« Certaines sont conjoncturelles : l’actualité politique, les gens sont préoccupés par le pouvoir d’achat, la situation sécuritaire. [Une] situation économique catastrophique et dramatique dans laquelle nous a mis le pouvoir en imposant toutes ces restrictions à l’importation du livre […] nous frappe de plein fouet : l’imposition du crédit documentaire pour les importations de livres, les contraintes bureaucratiques douanières, ont découragé les importateurs ».
Concernant l’import : « Le commerce du livre est très peu capitalistique. En tant qu’importateur, je n’ai pas importé de livres depuis trois ans à cause de cette loi scélérate. Nous sommes tenus de payer les livres commandés avant même qu’ils ne partent de l’étranger. Il faut attendre ensuite trois mois pour qu’ils parviennent en librairie. Or, partout ailleurs dans le monde, le commerce du livre se fait exactement à l’inverse : les éditeurs prennent le risque de publier un livre ; ils les confient aux diffuseurs et libraires pour les vendre et ces derniers les paient trois ou quatre mois après, avec faculté de retour. Je peux renvoyer les livres invendus qui me sont défalqués de la facture d’achat. C’est de cette manière que le libraire peut vivre. L’activité du libraire vit sur le crédit fournisseur et non sur une rente. Car, l’activité intellectuelle n’a pas besoin d’argent ».
L’inefficacité des pouvoir publics est particulièrement pointée du doigt : « Les canaux de diffusion du livre ont été asséchés par les politiques stériles, fumeuses de nos dirigeants qui veulent tout ramener à la politique de « service des princes », des paillettes et festivals. Ils gaspillent des budgets colossaux dans des manifestations qui n’ont aucun sens culturel et des publications vides de sens ».
La politique du livre scolaire enfin, au cœur des problématiques : « les libraires ne sont pas autorisés à commercialiser le livre scolaire qui reste le monopole de l’Éducation nationale […]. C’est le plus gros scandale dans notre métier. Près de 100 millions de livres scolaires publiés chaque année nous passent sous le nez. On n’a pas le droit de les commercialiser ».
Une filière incapable de développer ses propres contrepoids, s’agissant de l’Association des Libraires Algériens (ASLIA) : « ASLIA est une histoire mort-née ».
Le bilan de M. Ouadi est sans équivoque : « Notre activité a été brisée par les acteurs officiels de la culture […]. La librairie se meurt. Et, tout cela ne préoccupe personne ».

Un entretien de R.M. du 23 octobre 2011, pour le quotidien Le Matin (Algérie).

22/10/2011 : d’autres classiques [africains] de la littérature jeunesse

Jock du Bushveld, Sha Mazulu la femme au long nez, Mikombe et le démon, Mami Wata à Lodja, Kipenda roho, Un croco à Luozi…, autant de titres de littérature pour la jeunesse qui ont connu un grand succès en Afrique. Loin des références occidentales des Harry Potter et autres Fifi Brindacier, ces ouvrages doivent aujourd’hui (re)trouver leurs publics, qu’ils soient publiés en français, en swahili, en zulu ou en zhosa.
Le frère Alphonse Abedi, directeur marketing et diffusion des éditions Médiaspaul (RDC) expliquait :
« Nous sommes à l’ère du numérique et les jeunes lisent de moins en moins de livres ; les enseignants congolais préfèrent les référer aux écrivains étrangers au lieu de promouvoir les Congolais. La politique du pays n’a pas non plus favorisé le développement de ce secteur… ».

Un article de la rédaction Afrique du 7 octobre 2011, pour Radio Nederland Wereldomroep (Pays-Bas).

21/10/2011 : FranceLivre, un portail français du livre dans le monde

Le Centre National du Livre (CNL) français, et le Bureau International de l’Édition Française (BIEF) ont inauguré le 12 octobre dernier le portail FranceLivre« premier site français destiné à un public mondial » à l’occasion de la Foire du Livre de Francfort.
FranceLivre se veut un « site unitaire de tous les métiers et organismes du livre, un portail fédérateur donnant accès à tous les sites ».
Le portail souhaite « permettre aux professionnels du livre, tant en France qu’à l’étranger, de mesurer la richesse et la diversité de la production éditoriale française […], fournir une aide et une orientation pour acquérir les droits de traduction d’ouvrages français.
En partenariat avec une trentaine de journaux et médias, FranceLivre publiera une sélection de nouveautés chaque semaine.
En sus de la présence d’études et guides professionnels à l’attention des éditeurs, libraires, auteurs et traducteurs (on y trouve l’étude sur L’édition numérique dans les pays en développement d’Octavio Kulesz), cette nouvelle base de données héberge de nombreuses ressources sur le livre dans le monde. Pour le moment aucun pays africain n’y est présent.

Une dépêche du 19 octobre 2011, sur le site du Centre National du Livre (France).

20/10/2011 : à propos du développement de l’édition malienne

L’écrivain malien Ismaila Samba Traoré, directeur général de la maison d’édition La Sahélienne, qui vient de publier six ouvrages à l’occasion de la rentrée littéraire, revient dans un entretien sur le regain de vitalité de la filière livre au Mali, la désaffection des Maliens pour la lecture, les difficultés l’édition au Mali, ainsi que sur le travail d’une maison d’édition malienne pour attirer un lectorat et participer au marché local. Un entretien qui a le mérite de ne pas jouer sur la corde sensible de l’absence de culture du livre chez les africains : « On entend cela un peu partout et je me demande si ça ne relève pas du registre des idées reçues. C’est peut être une réalité. Mais, est-ce que ce ne sont pas des questions d’accessibilité aux livres par rapport aux prix et par rapport à l’emplacement des bibliothèques dans les quartiers ? Est-ce que le fond de nos bibliothèques correspond aux thématiques qui intéressent les Maliens, quand on sait que dans tous les pays du monde la préférence des lecteurs va aux textes dont les thèmes sont en relation avec leur vécu quotidien. Il faut aussi se demander si des écrivains africains ne sont pas dans la logique d’accrocher des lecteurs d’ailleurs ».

Un article d’Assane Koné, pour le quotidien Le Républicain (Mali).

20/10/2011 : l’édition juridique africaine à l’heure du numérique

Les Nouvelles Editions Numériques Africaines (NENA), en partenariat avec l’Association UNIDA (L’association pour l’Unification du Droit en Afrique), viennent d’éditer la seconde version du cédérom « Droit uniforme des affaires OHADA (Traité, Règlements, Actes uniformes, jurisprudence, doctrine) »,  sous la direction scientifique du professeur Joseph Issa-Sayegh.

Une information de la Newsletter OHADA.COM.

19/10/2011 : la bande dessinée avec un grand B à Alger

Nous l’aurons compris, le neuvième art trouve dans le FIBDA d’Alger un de ses rendez-vous de référence. Cet article très complet de Chawki Amari nous apporte un riche feed back d’un évènement qui aura rendu un hommage posthume « pour la première fois au dessin politique en décernant un prix du patrimoine au bédéiste et dessinateur Brahim Gerroui, tué par des terroristes en 1995 […]. Le dessin tue, sauf que la bédé n’est pas politique et reste un divertissement ». M. Amari rappellera, entre autres, le propos du professeur Hilaire Mbiye : « les bandes dessinées portant sur la sensibilisation à la consommation de drogues, aux agressions sexuelles ainsi que toutes formes de violences, distribuées gracieusement dans des établissements scolaires africains, sont commandées auprès d’organismes étrangers, assurant leur financement […], le message par l’image est certes plus efficace que le discours, mais je demeure préoccupé par les images stéréotypées de misère, maladies et famine collées souvent au contient noir que peut véhiculer ce genre de bande dessinée commandée ».
Le journaliste retiendra que « l’Afrique a été bien représentée dans ce festival, à l’image de Pahé, dessinateur gabonais ou du facétieux dessinateur nigérian Native, passé de Brooklyn-New York à l’université islamique d’Al Azhar sans perdre de son humour ».
Un évènement sous le signe du printemps arabe « notamment par la jeune équipe de Tok Tok, magazine bédé égyptien né place tahrir (là où a surgi la Révolution), ou le dessinateur tunisien Yassine Ellil qui retrace la Révolution du Jasmin avec son album Good Bye Ben Ali ».
Et puis il a eu aussi cette note de mémoire, salutaire : « cette exposition « Octobre 1961, les auteurs de la BD témoignent », en référence à la « ratonnade » de Paris, où des centaines d’Algériens avaient été sauvagement jetés dans la Seine pour avoir pacifiquement revendiqué l’indépendance de leur pays ».

Un article de Chawki Amari, pour le journal en ligne Slate Afrique.

17/10/2011 : un éditeur camerounais à Francfort

Les éditions AfricAvenir, dont l’antenne camerounaise Exchange & Dialogue est basée à Douala, participaient pour la quatrième reprise à la foire du livre de Francfort (du 12 au 16 octobre derniers).
La maison d’édition présentait trois ouvrages : Hickory Town, tome I de Karin Oyono, Die Geheimnisse meiner Zunge / Les secrets de ma langue (version bilingue Allemand / Français) de Philomène Atyame et L’Année aux trois étés de Martine Lydie Jacquot.
Joseph Ekollo, coordinateur des éditions, s’exprimait à ce sujet : « Notre présence à cette foire du livre de Francfort avec plus de 7.000 exposants en 2011 participe de l’internationalisation de la question africaine et de la représentation de l’Afrique par les Africains lors des grands rendez-vous mondiaux de la pensée, de l’écriture et des arts ».

Un article de Idriss Linge, pour le Journal du Cameroun (Cameroun).

16/10/2011 : la diffusion, principal problème de l’édition africaine

Selon François Nkeme, éditeur camerounais présent au Salon International du Livre d’Alger (SILA), le principal problème de l’édition africaine « réside dans la diffusion […] cette situation est explicable par le fait que le livre ne circule pas dans ce continent ».
Selon ce dernier « Le Togo, à titre d’exemple, est un pays voisin mais on ne peut pas, malheureusement, lire ce que les intellectuels de ce pays écrivent. Idem, pour eux aussi ».
Un éditeur néanmoins très satisfait de sa première participation au SILA, « pas moins de 200 titres ont été exposés dans le stand « Esprit Panaf » […], une cinquantaine de livres ont été vendus ».

Un article de S.D., pour le quotidien Le Courrier d’Algérie (Algérie).

15/10/2011 : un ouvrage congolais contre la peine de mort

Une cérémonie de dédicace s’est déroulée au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa, au numéro 21 de l’avenue de l’Equateur dans la commune de la Gombe, à l’occasion de la publication de l’ouvrage Abolition de la peine de mort et constitutionnalisme en Afrique d’André Mbata Betukumesa, publié aux éditions L’Harmattan.

Un article du 12 octobre 2011, pour le quotidien La Prospérité (République Démocratique du Congo).

14/10/2011 : la librairie de Mongo Beti et l’édition camerounaise

Odile Biyidi Awala était interrogée par Jacques Bessala Manga à l’occasion de la commémoration du 10ème anniversaire de la disparition de l’écrivain Mongo Beti.
Cet entretien est notamment l’occasion pour Madame Biyidi Awala (Odile Tobner de son nom d’écrivain) de revenir – à travers l’œuvre de Mongo Beti – sur la question de l’accès au livre au Cameroun et de l’engagement des libraires au Cameroun :
« […] l’accès au livre est difficile pour la plupart des Camerounais. Parce qu’il nous parvient de l’extérieur, il revient trop cher pour le pouvoir d’achat moyen […]. Cette situation est due aux coûts de transport élevés, aux prélèvements indus à la douane au port ou à l’aéroport. Parce que le livre ne doit pas payer la douane en principe, au vu des accords internationaux auxquels le Cameroun est partie ».
O. Biyidi Awala évoquera aussi question de l’édition locale et des questionnements liés à la coédition pour travaillers avec les éditeurs du Nord, tout en déplorant que « l’infrastructure nécessaire  à la fabrication des livres de qualité, notamment le papier, la chaîne graphique ou même la chaîne logicielle de saisie et de traitement de texte, [ne soit] pas encore disponible en quantité suffisante au Cameroun ».
Et à propos du livre scolaire :
« On devrait commencer par le livre scolaire, parce que quand le livre scolaire se porte bien, les autres secteurs de l’édition suivent. Parce que les marges réalisées avec l’édition programmée scolaire poussent les éditeurs à se risquer dans d’autres projets ».

Un entretien réalisé par Jacques Bessala Manga, pour le quotidien Le Jour (Cameroun).

13/10/2011 : l’avènement d’un évènement africain de référence pour la bande dessinée

Cet article fait le bilan du 4ème FIBDA (Festival International de la Bande Dessinée d’Alger), « Alger, Bulles Sans Frontières » qui a rassemblé du 5 au 8 octobre derniers « 37 pays dont le Canada, les États-Unis, le Brésil, Cuba, Taiwan, l’Arménie, l’Espagne, la France, la Belgique, la Suisse, le Royaume-Uni, la République Démocratique du Congo, le Bénin, le Gabon, le Cameroun, le Maroc ».
Le FIBDA, dont le « programme très ambitieux […] reste à taille humaine » aura avant tout été le cœur de nombreuses conférences sollicitant des intervenants « venant de divers horizons sont un aspect essentiel du festival ». Selon le chargé de la communication du festival, Rachid Alik : « Alger, et le Maghreb aussi, sont encore très liés au monde francophone, mais surtout Français. Il était donc important d’inviter des intervenants, comme Paul Gravett qui vient du Royaume-Uni, qui ont une perspective différente sur la bande dessinée, et le festival ne peut que gagner à les écouter ». Le FIBDA a aussi invité des auteurs « Belges (flamands et francophones), des Britanniques, des Américains et un grand nombre d’Africains à prendre la parole et à partager leurs visions de la bande dessinée et des métiers qui l’entourent ».

Un article de Canan Marasligil, pour Actuallité, base de données consacré aux univers du livre.

12/10/2011 : faire vivre la plus grande foire du livre africain

Xavier Carelse, directeur de la Zimbabwean International Book Fair qui s’est tenue du 25 au 30 juillet 2011 (pour la trentième année) à Harare, sur le thème « Books for Africa’s Development », revient sur les difficultés rencontrées pour la mise en œuvre des dernières éditions de la ZIBF, mais aussi sur l’organisation d’une 30ème édition pleine de promesses. Un entretien qui apporte un éclairage sur cet évènement majeur du livre africain, très différent de foires comme  Cape Town ou Johannesburg « typiquement sud-africaine[s], et donc européenne[s]. Ce sont des rendez-vous où l’on trouve beaucoup d’exposants venus d’Europe et pas assez du continent africain. Ils ne mettent donc pas l’accent là bas sur l’Afrique ».

Des propos recueillis par Parfait Tabapsi, pour le quotidien Mutations (Cameroun).

11/10/2011 : des écrivains congolais primés au Festival International de la Bande Dessinée d’Alger

Parmi les primés du FIBDA organisé début octobre à Alger, cinq bédéistes congolais : « Si pour certains, les Congolais sont nés avec des notes de musique à la bouche, pour d’autres, c’est plutôt avec un crayon ou un stylo à la main ».
Al’Mata, Jérémie Nsingi, Judith Kaluaji, Asimba Bathy et Léon Tshibemba font partie des lauréats. Pour ne mentionner que ces derniers, Al’Mata remporte « le premier prix de la Bd africaine dans la catégorie de meilleurs albums », Asimba Bathy du « Kin Label » obtient « le troisième prix dans la catégorie de meilleurs fanzines », dans cette dernière catégorie, « la revue « Amazone » de « Kin Label » s’est vue décerner le prix spécial du jury ».

Un article de Patou Kanzi, pour le quotidien L’Avenir (République Démocratique du Congo).

10/10/2011 : la bande dessinée et son impact idéologique

Hilaire Mbiye, professeur de communication congolais, était invité lors du Festival International de la Bande Dessinée d’Alger à présenter un exposé sur l’impact l’impact idéologique de la bande dessinée, « moyen de diffusion de la culture de la paix ». M. Mbiyé prendra pour appui un corpus de bandes dessinées éditées en Afrique « touchant principalement les populations rurales en sensibilisant et vulgarisant le message à travers tout un dispositif narratif d’œuvres qui exploitent au Sénégal ou au Congo et en Afrique subsaharienne, les thèmes sur les dialogues interreligieux, l’identité culturelle, l’unité comme force contenue dans le mot paix comme dans les conflits entre le Ruanda et le Burundi ou encore l’éveil des consciences comme diversité culturelle notamment entre les ethnies Tutsies et Hutues, la sensibilisation à la question des enfants soldats pour interpeller les seigneurs de guerre, la violence sexuelle, etc ». Selon lui, « la bande dessinée […] obéit […] souvent en Afrique à des commandes faites par des organisations caritatives [et] suggère un comportement à adopter pour combattre la haine, la discrimination et l’injustice ».

Un article de Lynda Graba pour le quotidien El Moudjahid (Algérie).

10/10/2011 : le droit d’auteur, problème pour la coédition en Afrique ?

Discussion autour de la question de la coédition, largement abordée au cours du dernier Salon International du Livre d’Alger : Catherine Garcia, représentante de Pearson Education (Royaume-Uni), a émis quelques objections sur les partenariats éditoriaux durant son passage à Alger. « Le fait que les lois régissant les droits d’auteur et d’édition ne soient pas rigoureuses, l’absence de confiance entre éditeurs et la complexité des dispositions judiciaires en cas de poursuites pour piratage sont autant de facteurs qui ne permettent pas de se lancer dans la coédition. Pearson Education privilégie la vente directe de livres en baissant les prix des ouvrages scientifiques qui sont très demandés ». Selon un représentant de l’Office national des droits d’auteur et des droits voisins (ONDA), « les droits d’auteur sont régis par l’ordonnance 05-03 du 19 juillet 2003 qui stipule en son article 143 que l’action en réparation du préjudice résultant de l’exploitation non autorisée de l’oeuvre de l’auteur relève de la juridiction civile, ainsi que par les conventions internationales signées par l’Algérie en la matière et les contrats de coreprésentation avec 41 organismes dans 25 pays. De l’avis de certains éditeurs algériens, les maisons d’édition françaises sont plus enclines à vendre leurs livres directement que de passer par la coédition ».

Un article de la rubrique culture pour Algérie Presse Service (Algérie).

09/10/2011 : valoriser les langues africaines dans les manuels scolaires africains

Le forum organisé par l’ADEA à Nairobi s’est arrêté sur la question de la valorisation des langues locales en Afrique.
Charles Batambuze, secrétaire exécutif de la National Book Foundation of Uganda s’est exprimé à ce sujet : « Il est bizarre que les études africaines ne soient pas considérées comme scientifiques, simplement parce qu’elles sont basées sur la culture africaine ».
Selon Guru Redhi, président de l’Association des libraires sud-africains, « l’usage des langues africaines ne deviendra une réalité que si les divers gouvernements soutiennent cette initiative […]. Les gouvernements doivent encourager la demande de ces langues à travers un soutien politique et financier », prenant pour exemple les pays asiatiques qui « ont démontré qu’il était possible de développer le secteur de l’édition avec l’utilisation des langues locales ».

Un article pour le quotidien Afrique en ligne.

08/10/2011 : un salon de la bande dessinée et un appel aux éditeurs nationaux

Au cours du Festival International de la Bande Dessinée d’Alger (FIBDA), Mahfoud Aïder, fondateur du journal satirique El Menchar, déplorait l’absence d’éditeurs dans un salon consacré à la bande dessinée  : « L’État a fait ce qu’il pouvait en mettant les moyens et l’investissement, reste les éditeurs qui ne veulent pas se mouiller en investissant sur les dessins d’un Algérien. Ils préfèrent plutôt acheter pour leur enfants des Bd ramenées de l’étranger ».

Des propos rapportés par O. Hind, pour le quotidien L’Expression (Algérie).

07/10/2011 : une littérature pour l’enfance africaine inadaptée

Le forum organisé par l’ADEA à Nairobi du 3 au 5 octobre a été riche en échanges. la rencontre a été l’occasion pour les 60 éditeurs et représentants d’organismes gouvernementaux d’aborder la question de la littérature d’enfance et de jeunesse.
Christiane Tchotcho Akoua Ekué, directrice des éditions togolaises Graine de pensée, s’exprimait sur le contenu des ouvrages : « les enfants africains ont besoin de lire des livres sur l’histoire locale et des sujets tabous comme le sexe. Nous devons sortir de cette attitude sexiste », exhortant les auteurs à « arrêter de nous inonder d’images représentant les mères de famille dans les cuisines et les hommes conduisant des voitures et utilisant des ordinateurs […]. Les étagères sont remplies de livres qui ne sont pas adaptées aux enfants africains … les écrivains africains qui écrivent pour les enfants ne savent pas quoi écrire ».

Un article pour le quotidien Afrique en ligne.

07/10/2011 : l’édition africaine vue de France

Interviewé par Ouest France à l’occasion du festival littéraire du Mans, « l’Afrique en livres », Bernard Magnier, directeur de la collection « Lettres Africaines » chez Actes Sud aborde la question de l’édition africaine et de l’importance des festivals littéraires : « Il y a peu de maisons d’édition africaines et elles ont une faible diffusion internationale. Bien sûr, la situation est différente selon les pays, mais le livre est encore, là-bas, un produit que l’on pourrait presque qualifier d’objet de luxe, qui peut coûter le quart du salaire d’un instituteur… Il y a aussi l’analphabétisme qui, dans certains pays, concerne encore 75 % de la population. Ça veut dire 25 % de lecteurs potentiels. Et encore moins de femmes ».

Des propos recueillis par Olivier Renault, pour le quotidien Ouest France (France).

06/10/2011 : présence des éditeurs nationaux sur les marchés locaux

Dans le cadre du forum organisé par l’ADEA au Kenya, des éditeurs du continent ont eu l’occasion d’exprimer leur difficultés à exister commercialement dans leurs propres pays, faute d’un soutien actif du gouvernement à la filière privée. Évincement  des éditeurs privés au profit des structures publiques en Afrique du Sud, concurrence déloyale au Kenya : « l’implication de l’Etat doit être contrôlée, dans l’intérêt du secteur de l’éducation en Afrique », expliquait David Muita, président de l’Association des éditeurs kenyans. Le débat s’est alors attardé sur la question des éditeurs agréés au Kenya où une quarantaine de maisons d’édition sont engagées dans la publication des livres du primaire, du secondaire et du supérieur, ce qui réduit le monopole de l’Etat, par rapport à l’Afrique de l’Ouest où « les gouvernements se réservent le monopole de publication des livres scolaires, sans octroyer de la place aux éditeurs privés sur le marché ». Ces structures doivent néanmoins faire face à la présence de « faux livres » publiés par des éditeurs non-agréés, dans les librairies locales.
Le forum abordera encore la question du projet de suppression de la TVA sur les livres et les autres équipements entrant dans la production des livres au Kenya : selon l’éditeur nigérian Ronke Orimolade « la TVA constitue un des facteurs aggravants du coût des livres […], il faut supprimer la TVA sur le matériel d’impression des livres […]. Les livres ne sont pas considérés comme une partie de notre culture ; nous devons produire des ouvrages de qualité en langue locale, alors que les livres de qualité sont trop coûteux pour les libraires locaux ».

Un article pour le quotidien Afrique en ligne.

06/10/2011 : la filiale sénégalaise de L’Harmattan poursuit sont expansion

Inauguré il y a deux ans à Dakar, le bureau local des éditions L’Harmattan, vient de lancer le 3 octobre dernier une nouvelle collection « Les Nouvelles Lettres Sénégalaises ». La collection sera consacrée au roman.
Ce nouveau pôle de publications vient s’ajouter à « Mémoires et Biographies » ; « Zoom sur… » ; et « Rimes & Proses », les trois collections déjà actives.
L’Harmattan Sénégal a déjà publié quelques 80 titres en deux ans, en collaboration avec des universitaires sénégalais pour la direction de ses collections et l’accompagnement des publications.

Un article d’APS, pour le quotidien Le Soleil (Sénégal).

05/10/2011 : dialogue entre professionnels au Kenya pour renforcer l’industrie du livre en Afrique

L’Association for the Development of Education in Africa (ADEA) et son groupe de travail sur les livres et le matériel éducatif organisait du 3 au 5 octobre derniers à Nairobi (Kenya) une conférence internationale à laquelle participaient  auteurs, éditeurs, imprimeurs, libraires (distributeurs) et bibliothécaires.
Ce forum souhaitait ouvrir « un dialogue entre les parties prenantes sur les questions relatives aux rôles de la chaîne du livre dans le développement durable et les différents rôles et responsabilités que cette chaîne implique » afin de surmonter « l’absence d’une industrie du livre endogène dynamique et la disparition progressive de la culture de la lecture en Afrique [ce qui] reste l’un des défis tangibles auxquels sont confrontés les pays africains dans l’acquisition des connaissances et des compétences critiques, en raison de l’insuffisance des livres ».

Un article pour le quotidien Afrique en ligne.

05/10/2011 : coopération culturelle franco-algérienne, coédition et marché francophone

Choses entendues au Salon International du livre d’Alger : passage éclair du ministre de la culture français, Frédéric Mitterrand ; à propos du renforcement de la coopération culturelle entre Algérie-France : « Rendez-vous dans 6 mois ; vous aurez les résultats. Mais on est en train d’y travailler. On a fait un inventaire de tout ce qu’on pouvait faire mais dès la fin octobre vous aurez des réponses ».
S’agissant de la coédition franco-algérienne, le ministre a été interpellé par l’éditrice Khalida Toumi qui lui donnait des ouvrages publié en Algérie : « Comme ça, vous irez voir les maisons d’éditions françaises en leur proposant de faire de la coédition avec les Algériens. Vous direz à Fayard que c’est la seule manière de vendre des livres français en Algérie ».
Au sujet de « Marseille capitale de la culture européenne » : « une convention a été signée […]. Pour l’instant, elle dort, alors on va la réveiller ».

Un article d’O. Hind pour le quotidien L’Expression (Algérie).

04/10/2011 : le parcours du combattant de l’écrivain en Afrique

Plusieurs parcours d’écrivains et les difficultés rencontrées par ces derniers pour publier leur première œuvre. Des questions de notoriété à la nécessité de réseaux pour passer le seuil d’une maison d’édition…
Un article de M.G. pour le quotidien Abidjan.net (Côte d’Ivoire).

03/10/2011 : la coédition algéro-africaine a encore du chemin à parcourir…

Samia Zennadi : « Durant ce salon, nous avons profité de l’occasion pour nous entretenir avec des éditeurs sud-africains et camerounais  et nous avons pris la décision de travailler ensemble. Si on ne commence pas aujourd’hui, tout ce qu’on aura investi durant le Panaf va disparaître. Il faut arrêter de faire de la figuration car l’Afrique est omniprésente dans toutes nos activités culturelles »…

Un article de Wafia Sifouane, pour le quotidien La Tribune (Algérie).

01/10/2011 : l’Afrique à la conquête d’elle-même

Choses dites et entendues au stand « Esprit panaf » du Salon International du Livre d’Alger : Caya Makhelé, directeur des éditions Acoria (Congo-Brazzaville) et rédacteur en chef du magazine d’actualité Point d’Afrique apportait mercredi dernier (ndlr : 28/09/2011) le point de vue d’un membre de la diaspora. Vivant en France, M. Makhelé met en exergue la circulation des œuvres des écrivains africains exilés face au problème de l’accueil réservé à leurs écrits dans leurs pays d’origine :
« Nos écrivains et penseurs réfléchissent le monde. Ils transforment le monde. Ils sont récupérés par l’Occident.
Certains sont aujourd’hui des écrivains français. On est dans un combat d’accepter la critique, sans nous emprisonner, pour ne pas être obligé de s’exiler à chaque fois qu’on a besoin de liberté […]. Il est important que nos politiques soient fiers de leurs créateurs, de leurs écrivains car on devient, malgré soi, un ambassadeur de notre culture avec notre sens critique, notre créativité, notre sensibilité. Il y a tout un travail de politique culturelle à mettre en place. Aussi, permettons la circulation des œuvres des jeunes auteurs en Afrique ».

Un article d’O. Hind, pour le quotidien L’Expression (Algérie).

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