« La diffusion du logiciel libre pour une impulsion de l’édition en Afrique »

Selon Octavio Kulesz « les logiciels représentent un point faible de l’édition africaine. En effet, écrit-il, le prix élevé des logiciels propriétaires comme InDesign et le piratage qui en découle ont abouti à une situation caractérisée par le manque de standards et une compétitivité amoindrie. Dans un tel contexte, le logiciel libre représente, pour beaucoup d’acteurs locaux, une opportunité particulièrement attractive ».

L’auteur de l’ouvrage L’édition numérique dans les pays du Sud s’est entretenu avec Bako Malam Abdou, programmeur, éditeur et maquettiste, diplômé de l’Institut Africain d’Informatique de Niamey (Niger). Bako dispose d’une importante expérience dans le domaine des livres éducatifs – il a coordonné la publication de près de 400 titres – et est à la tête de sa propre maison d’édition, appelée Gashingo.

1) Quels sont les logiciels utilisés actuellement pour le maquettage et l’édition de livres au Niger et dans la région ? Ces logiciels te paraissent-ils appropriés ?

Bako Malam Abdou : À une majorité écrasante, ce sont QuarkXpress, PageMaker, Publisher, InDesign, Illustrator, Photoshop, Paint, logiciels propriétaires – et le plus souvent piratés – qui sont utilisés pour les travaux d’édition et de design. À mon avis, continuer à utiliser les logiciels propriétaires piratés est comparable à quelqu’un qui ne sait pas nager et qui avance au milieu d’une mare dont il ignore la profondeur ! Je pense que de nos jours, chacun doit être capable de connaître les lois internationales en ce qui concerne les droits qui protègent la propriété intellectuelle, les limites de leur utilisation. Je suis conscient que le jour où les entreprises qui conçoivent ces logiciels décideront de poursuivre tous ceux qui se livrent au piratage, la conséquence ira bien au-delà de la fermeture de sa structure…

Au cas où quelques rares structures paieraient leurs logiciels pour travailler, le problème de compatibilité sera grand avec leurs partenaires du bas de l’échelle et qui sont majoritaires car ils n’auront pas la même version. Les mises à jours perpétuelles et payantes les amèneront directement à la morosité économique ou à tricher de temps en temps en faisant comme les autres d’à côté (…)

[Lire l’intégralité de l’entretien d’Octavio Kulesz avec Bako Malam Abdou publié sur le Blog du Lab de L’Alliance Internationale des Éditeurs Indépendants]

[Ce billet est également publié sur le portail de la revue Africultures]

 

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