Tombouctou : nouvel appel à la préservation du patrimoine

08/04/2012 : « Des universitaires appellent au respect du patrimoine de Tombouctou »

L’Agence de Presse Sénégalaise publie l’appel signé par plusieurs universitaires africains « pour la sauvegarde des livres manuscrits anciens de Tombouctou et du Mali ».

« Depuis quelques jours, expliquent ces derniers, les affrontements dans et autour de Tombouctou font redouter le pire pour les dizaines de milliers de livres manuscrits anciens conservés dans cette cité millénaire ».

« Ce qui est en danger, c’est le témoignage par l’écrit d’un foisonnement intellectuel et culturel sans précédent au cours des siècles passés », ajoute le communiqué, transmis dimanche à l’APS.

Le message est clair : « Devant cette situation, nous lançons un appel solennel aux belligérants pour le respect et la sécurité des biens culturels conservés à Tombouctou, dont des éléments de la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco et les bibliothèques de livres manuscrits anciens, conformément à la Convention internationale sur la sauvegarde des biens culturels en cas de conflit ».

La dépêche cite notamment les noms du professeur Boubacar Barry (Coordonnateur du projet de l’Unesco sur l’Intégration Régionale en Afrique), le professeur Aboubacry Moussa Lam (du Département d’Histoire de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar), Mamadou Cisse (linguiste à l’Université Cheikh Anta Diop) et Nafissatou Bakhoum (coordinatrice du projet « biens culturels africains », membre de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire), parmi les signataires.

Ces derniers ajoutent encore que « [c]e patrimoine intellectuel est le reflet de la contribution ininterrompue des Africains à la civilisation universelle. Il constitue également, à l’échelle de l’Histoire, la place pionnière de l’Afrique dans les fondements mêmes de l’écriture et du développement spirituel et culturel de l’humanité ».

L’enjeu de la préservation du patrimoine de Tombouctou est immense : « s’il disparai[t], l’évolution de l’historiographie africaine se trouverait gravement compromise et un pan important de la mémoire collective mondiale serait annihilé ».

D’après une dépêche publiée le 8 mars 2012 par l’Agence de Presse Sénégalaise (en lien).

Cette dépêche fait suite à la tribune publiée par Alain-Patrice Nganang « A Tombouctou, c’est la culture africaine que l’on assassine » (en lien) ;

Irina Bokova (Directrice générale de l’Unesco), a également lancé un appel au respect du patrimoine de Tombouctou (en lien) ;

Hamady Bocoum (Directeur du Patrimoine culturel au Sénégal et de l’Institut Fondamental d’Afrique Noire), avait le premier exprimé ses craintes pour la préservation des ressources culturelles du Nord-Mali (en lien).

Nous recommandons, enfin, la lecture de l’article de Marion Urban « Les manuscrits de Tombouctou révèlent l’Afrique scientifique », publié le 21 août 2007 sur le site Web de RFI (en lien).

Ce billet est également publié sur le portail Web de la revue Africultures (en lien).

 

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